Bautista brise la glace et dénonce « une forme de discrimination »

Extrait de cet article : post publié sur GP-Inside

Bautista brise la glace et dénonce « une forme de discrimination »

Alvaro Bautista roule depuis 2024 avec une Ducati lestée de 6 à 8 kilos en raison de l’introduction du poids minimum moto + pilote. Cela handicape ses performances et l’Espagnol, qui ne sera pas conservé par l’équipe officielle Ducati en 2026, a décidé qu’il était temps de monter au créneau. Voici son message.

Aujourd’hui je veux vous écrire quelque chose qui n’est pas facile pour moi, mais je crois que c’est absolument nécessaire. Aujourd’hui je ne parle pas seulement comme un pilote, sinon comme une personne. Comme quelqu’un qui a dédié sa vie à ce sport, qui s’est entraîné chaque jour avec engagement, discipline et amour pour la moto. Mais aussi comme quelqu’un qui a expérimenté en chair et en os ce que c’est que d’être jugé et, d’une certaine manière, pénalisé… Pas pour son rendement, ni pour son dévouement, sinon pour son corps. Pour son poids.

Je suis longtemps resté silencieux. J’ai essayé de m’adapter, de ne pas déranger, de me convaincre que cela faisait partie du jeu. Mais la vérité est que quand ton physique devient un désavantage structurel – quelque chose qui ne reflète pas tes capacités de pilote –, ce n’est plus un sujet technique et cela devient une forme de discrimination.

J’ai vu comme on m’en demande plus, comme on exige de justifier ma place encore et encore. Pas parce que je ne peux pas être devant ou me donner à fond, mais parce que mon corps ne rentre pas dans un standard physique que, même s’il n’est pas écrit, nous connaissons tous.

Je comprends que le poids soit un facteur technique dans le rendement d’une moto. Je l’accepte. Mais quand le système ne tient pas compte des différences naturelles entre les corps, alors ce n’est plus juste et cela commence à être excluant.

C’est pour cela que je parle aujourd’hui. Pas pour me victimiser. Pas pour diviser. Je parle parce que je ne veux pas que d’autres pilotes – aujourd’hui ou dans le futur – ne traversent la même chose que moi. Qu’ils sentent que leur corps est un obstacle plus difficile que tout autre virage.

Avec ce message, mon intention est d’ouvrir une conversation nécessaire. Demander à ce que soient repensés les critères techniques, les règlements et, surtout, la culture du motocyclisme. Un pilote ne se définit pas seulement par les kilos affichés sur la balance. Il se définit par son intelligence en piste, son instinct, son courage et sa connexion avec la moto.

Merci de m’avoir écouté. Je ne cherche pas les applaudissements, juste une prise de conscience. Et par chance, un changement qui rendra ce sport plus juste pour tous.

Lire l'article complet - Auteur de l'article : La Rédaction
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