Di Giannantonio souffre en qualifications : “Ce n’est pas comme ça qu’on gagne”

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

25 juin, 2025 16:15

Fabio Di Giannantonio a connu des performances en dents de scie depuis le début de la saison. D’abord désavantagé par sa blessure lors des tests de pré-saison, qui l’a privé des bons repères sur sa Ducati jusqu’au GP de France, il a encore eu besoin d’une course supplémentaire pour sentir qu’il parvenait à bien exploiter sa GP25, modèle qu’il ne partage qu’avec les pilotes de l’équipe officielle.

Malgré certains week-ends gâchés par de mauvaises directions prises dans ses réglages, Di Giannantonio a néanmoins réussi à décrocher un premier podium à Austin après avoir profité de la chute de Marc Márquez, et a récidivé au Mugello en se montrant plus fort que Pecco Bagnaia en fin de course. Mais le pilote VR46 sent qu’il pourrait faire mieux s’il occupait des positions plus favorables sur les grilles de départ.

Depuis le début de l’année, Di Giannantonio ne s’est qualifié qu’une seule fois en première ligne et deux fois en deuxième ligne, ce qui lui complique la tâche. Le GP d’Italie en a été un bon exemple puisqu’il est parti septième et n’était que huitième après le premier tour, déjà à 1″475 de la première place. Finalement troisième, à 2″136 de Marc Márquez et 0″196 d’Álex Márquez, aurait-il pu gagner en étant mieux placé en début d’épreuve ?

“Peut-être que oui”, a confié Di Giannantonio au site officiel du MotoGP. “Je ne veux pas le dire avec certitude parce qu’avec des si, on ne va pas très loin. Marc a gagné donc c’est sûr qu’il a été fantastique, mais Marc a toujours un peu de mal avec l’avant et dans les virages à droite. Dans les analyses que l’on fait chez Ducati, on voyait qu’il avait un peu de mal avec l’avant donc peut-être [qu’une victoire était possible].”

“C’est juste un ‘peut-être’. Si j’avais été un peu plus proche, j’aurais pu essayer. Mais je ne vis pas avec des si, je veux vivre dans le présent. On a fait un podium donc c’est bien.”

Fabio Di Giannantonio

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Di Giannantonio préfère ainsi se concentrer sur les progrès à faire sur un tour, selon lui nécessaires pour inquiéter les deux hommes forts du championnat. “Comme d’habitude, on n’a pas fait de superbes qualifications”, déplorait-il en conférence de presse après sa troisième place. “Maintenant, on se dit qu’avec quelques tours de plus, j’aurais peut-être pu revenir sur Álex.”

“La réalité, c’est qu’il faut que je parte plus devant, au minimum sur les deux premières lignes, si je veux me battre avec eux. On fait de belles remontées, on pousse sur la moto, je me pousse moi-même à la limite, mais ce n’est pas comme ça qu’on gagne une course. Si on veut se battre avec un Álex en pleine forme ou un Marc qui gagne des courses, il faut au moins partir avec eux. Il faut progresser sur ce front.”

Des difficultés avec le pneu tendre

Et pour progresser, Di Giannantonio devra surtout mieux exploiter la gomme tendre, qui ne lui permet pas un gain de performance significatif : “J’ai encore un peu de mal à bien utiliser un pneu neuf, il ne m’apporte pas un gros changement.”

Le grip apporté par ce pneu empêche Di Giannantonio de faire glisser sa moto à sa guise et de bien se placer pour les phases d’accélération . Déjà confronté à des problèmes similaires en 2023, il avait pu y remédier la saison passée : “C’était différent. Quand je prenais un pneu neuf, la plupart du temps, je pouvais faire un pas en avant.”

“Maintenant, ça me fait sortir au large sur les gaz, je n’arrive pas à prendre une trajectoire serrée et je ne peux pas avoir cette glissade pour faire tourner la moto et avoir la puissance. Je sors juste large, comme en Moto3. C’est difficile de rouler comme en Moto3 avec 300 chevaux de plus ! Il faut travailler pour réussir à tourner en sortie de virage, sur les gaz, et je pense que si on trouve ça, on sera assez forts.”

Concernant la moto elle-même, Di Giannantonio a été le seul des trois pilotes disposant de la GP25 à disputer le GP d’Italie avec le carénage apparu lors du test en Aragón, mais il n’a pas voulu donner de détails sur les différences techniques : “C’était facile pour moi parce que la livrée [spéciale] collait mieux sur le nouvel aéro. Donc c’était mieux pour les photos !”