Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Lors d’un GP d’Italie dominé par les frères Márquez, le meilleur représentant local à l’arrivée n’a pas été le très attendu Pecco Bagnaia, en difficulté dans la deuxième partie de la course, mais Fabio Di Giannantonio, qui a privé son compatriote du podium avec un beau dépassement en fin de course. Le pilote VR46 s’est ainsi offert l’un des plus beaux moments de sa carrière.
Samedi, Di Giannantonio a dû se contenter de la septième place sur la grille et a “perdu l’opportunité” de jouer le podium du sprint en raison d’un “mauvais premier virage”, lors duquel il n’a pas senti son contact avec Brad Binder, qui a mené à l’abandon du Sud-Africain et de Johann Zarco. “J’ai fait le meilleur tour du sprint donc j’avais un très bon rythme, mais ce n’était qu’une cinquième place”, pestait Di Giannantonio à l’arrivée.
En course principale, il a une nouvelle fois vécu un début de course en dessous de ses attentes et n’était que huitième après le premier tour. Il a cependant vite pris l’avantage sur Fabio Quartararo et Pedro Acosta, puis gagné deux places de plus à la faveur de l’accrochage entre Franco Morbidelli et Maverick Viñales. Alors quatrième, Di Giannantonio ne voulait pas s’arrêter en si bon chemin.
“[Samedi], j’ai vu qu’on avait un très bon potentiel lors du sprint”, a-t-il confié au site officiel du MotoGP. “J’étais satisfait mais en même temps, pas trop parce que je voulais déjà le podium [du sprint]. Mais [dimanche], j’ai tout donné, surtout dans les sept ou huit derniers tours. Je voyais ‘quatrième’ sur le panneau et je me disais ‘Non ! Pas quatrième au Mugello ! Troisième ou rien ! Un de mes mécaniciens en Moto3 disait ‘champagne o ghiaia’, donc ‘le champagne ou les graviers’ ! Aujourd’hui, c’était all in !”
Bagnaia, une proie devenue facile

Pecco Bagnaia et Fabio Di Giannantonio.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Alors qu’il comptait 1″5 de retard sur Bagnaia, Di Giannantonio a réussi à combler l’écart, pour prendre l’avantage à deux tours de l’arrivée après un dépassement “assez agressif” sur un pilote Ducati qu’il sentait en délicatesse.
“J’ai vu que Pecco avait un peu de mal. J’ai vu qu’il souffrait parce qu’il faisait l’élastique avec Álex [Márquez]. Quand on fait ça, c’est qu’on n’est pas assez fort pour rouler à son rythme. Je pense qu’il avait un peu de mal avec l’avant mais il était encore très rapide et fort au freinage, donc j’ai essayé d’utiliser l’arrière autant que possible pour revenir. Au final, je l’ai vu un tout petit peu plus relâché et je me suis dit ‘C’est le moment’ et je l’ai fait. C’est très bien pour moi.”
“Pecco pilote la moto d’une très belle façon”, a insisté Di Giannantonio en conférence de presse. “Il a été notre référence depuis quatre ans chez Ducati. Son plus gros point fort est le freinage mais son petit point faible est que quand il souffre au freinage, c’est un peu comme s’il était désarmé. Cette année, on dirait qu’il a un peu de mal avec les réglages de la moto, pour se sentir libre de faire ce qu’il veut faire au freinage.”
“Dans la dernière partie de la course, quand l’avant commence à beaucoup bouger, que l’on a des pneus usés à l’avant et à l’arrière, qu’il faut peut-être utiliser d’autres domaines de la moto, il a eu un peu de mal et j’ai saisi l’opportunité.”
J’avais la chair de poule sous ma combinaison.
Fabio Di Giannantonio a continué à attaquer et a vu l’arrivée à seulement 0″194 d’Álex Márquez, qui a avoué s’être peut-être un peu trop relâché. Cette troisième place suffit à le combler, sur une Ducati aux couleurs spéciales, avec des aurores boréales en référence au dernier album du chanteur italien Cesare Cremonini, et surtout devant les supporters italiens.
“Les sensations étaient fantastiques sur le podium. Je voulais monter sur le muret des stands avec tout le monde en dessous, je voulais ressentir ces sensations et c’était incroyable. J’avais la chair de poule sous ma combinaison. C’est une journée dont je me souviendrai.”

Fabio Di Giannantonio
Photo de: Tiziana Fabi / AFP via Getty Images
“C’était un rêve d’être sur ce podium, depuis mon enfance”, a résumé Di Giannantonio. “Voir Vale, Capirex ou Max [Biaggi] sur le podium, avec tout le monde en bas… c’était un rêve, un vrai rêve. Au Mugello, on a cette incroyable tradition avec tous les supporters dans la ligne droite et c’était un rêve. J’ai vraiment travaillé dur pour ça. Heureusement, on a pu faire de gros progrès lors du test en Aragón, pour améliorer la moto et être rapide ce week-end.”
Finalement classé à 2″136 de Marc Márquez et deuxième des trois pilotes disposant de la Ducati GP25, Fabio Di Giannantonio sent qu’il est désormais dans le coup… et veut combler l’écart le séparant de la première place : “C’est fantastique pour moi, pour nous, pour la façon dont on revient dans la bonne forme que l’on avait perdue dans les derniers GP. Ça nous apporte aussi une super motivation pour l’avenir, pour les prochaines courses. Il faut qu’on continue comme ça. Je veux réduire l’écart avec les leaders.”
Dans cet article
Vincent Lalanne-Sicaud
MotoGP
Fabio Di Giannantonio
Team VR46
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