Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
À la conclusion du week-end du Mans, Pecco Bagnaia nourrissait une double déception. Celle, d’abord, d’avoir vu sa course gâchée par un accrochage au départ alors qu’il avait opté pour la bonne stratégie. Bien que reparti, il n’a finalement pu sauver que la 16e place… la seule n’ayant rapporté aucun point sur ce Grand Prix de France.
Mais la déception la plus profonde est bien celle qui porte sur son manque criant de sensations. Pour ce sixième Grand Prix, l’Italien semble en être toujours au même stade. Vendredi, il avait pourtant le sourire, expliquant avoir compris comment aborder la Ducati dans sa version 2025. Mais sa chute de samedi dans le sprint, inexpliquée à ses yeux, et sa prestation générale dimanche, l’ont ramené à un inconfort auquel il ne voit pas d’issue.
“Rien n’a fonctionné en général, depuis hier. Un des pires week-ends, clairement”, résumait le pilote Ducati auprès du site officiel du MotoGP avant de quitter Le Mans. “Aujourd’hui, on a touché le fond, donc c’est facile de faire mieux que ça.”
“Un week-end vraiment à oublier”, a poursuivi Pecco Bagnaia auprès des journalistes. “Je pense que c’est la première fois que je fais zéro point à la fois le samedi et le dimanche. On n’a rien réussi à ramener. J’étais rapide, mais tout en n’ayant toujours pas de feeling sur l’avant. Et sur le mouillé, c’est une sensation encore pire parce qu’on a besoin que la moto donne un retour et celle-ci ne m’en donne pas.”
“Quand je roule à moto, je me donne à 100%, tout le temps, dans toutes les situations. Le problème, c’est qu’avec cette moto-là, je peux faire le meilleur tour, tomber ou aller cinq secondes plus lentement, et j’aurai les mêmes sensations. C’est ça le problème.”

Pecco Bagnaia ne voit pas le bout du tunnel.
Photo de: Ducati Corse
Habitué à s’appuyer sur un train avant solide, Bagnaia a en grande partie bâti ses succès en MotoGP – 30 Grands Prix remportés et deux titres de champion du monde en trois ans et demi – sur sa force impressionnante dans les freinages. C’est précisément ce qu’il ne retrouve plus et qui le déstabilise cette année.
“C’est une situation dans laquelle je ne suis pas à l’aise, pas serein, et qui est surtout difficile à accepter pour moi parce que je suis habitué à autre chose et que je me retrouve dans une situation où je n’ai pas de feeling avec la moto. Alors que la Ducati a toujours été une moto qui donnait beaucoup de retours, maintenant je n’ai plus toutes ces sensations-là.”
“C’est ma limitation la plus grande. Déjà que je suis casse-couilles, alors si en plus je ne sens rien, je n’arrive pas à résoudre les problèmes. Donc c’est assez compliqué”, pestait le double champion du monde après un énième week-end sans solution.
C’est une situation dans laquelle je ne suis pas à l’aise, pas serein, et qui est difficile à accepter pour moi.
“C’est comme ça depuis le début de cette année”, a rappelé Bagnaia. “Je ne sais pas où est la limite, je ne la sens pas. Jusqu’à l’année dernière, quand je freinais, je sentais le pneu et les mouvements. Mais cette année, non, je ne sens rien, jusqu’au moment où l’avant se dérobe et où je tombe.”
Questionné sur la malchance qu’a pu être le chamboulement météo de la course, au Mans, Pecco Bagnaia a conclu : “Pour moi, la chance et la malchance n’existent pas. La malchance c’est pour celui qui fait une erreur et la chance pour celui qui gagne, qui a raison. Je ne me suis donc jamais considéré comme étant malchanceux. La malchance, ça n’est pas ça. Ça n’est pas un moment facile.”
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Pecco Bagnaia
Ducati Team
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