Course – Triomphe historique de Johann Zarco au GP de France !

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

11 mai, 2025 14:59

La fête était belle au Mans, où un record d’affluence a encore été enregistré, battant toutes les références précédentes en MotoGP. Mais lorsque les gouttes de pluie ont fait leur retour au-dessus du circuit Bugatti à une heure du départ, puis qu’elles se sont intensifiées lorsque les 22 pilotes MotoGP étaient installés sur la grille, les visages se sont crispés. Alors que la règle sur les départs a changé il y a tout juste quelques jours, chacun sait l’enjeu des quelques minutes qui précèdent l’extinction des feux, où se font les derniers choix de pneus et de stratégie de course.

Le tour de chauffe n’a pas franchement rassuré, d’autant que Fabio Quartararo, le poleman, s’est violemment fait secouer par sa Yamaha en passant sur une zone très humide. Les pilotes ont parcouru ce tour au ralenti et, profitant du drapeau blanc exposé, signifiant la possibilité de changer de moto, ils sont tous rentrés dans la pitlane en terminant ce tour. Compte tenu de la nouvelle règle, la conclusion était claire : la procédure de départ était suspendue et le départ décalé de quelques minutes. La course est aussi passée de 27 à 26 tours.

Après un nouveau tour d’installation en pneus pluie, une douzaine de pilotes – dont les mieux qualifiés – a choisi de repasser par la pitlane pour changer à nouveau de moto : une légère accalmie les avait convaincus que les pneus slicks étaient préférables. Selon la nouvelle règle, cela signifiait qu’ils allaient prendre le départ depuis leur emplacement prévu sur la grille mais devoir réaliser un double long-lap en course.

C’est dans ces conditions tendues que le départ a enfin été donné devant plus de 120 000 spectateurs. Marc Márquez a pris les commandes à l’extinction des deux, avant de vite se faire repasser par Fabio Quartararo, pour le plus grand bonheur de la foule.

Mais derrière, coup de théâtre : Pecco Bagnaia était par terre ! L’Italien, l’un des rares en pneus pluie à cet instant, avait beaucoup reculé au départ et il a été impliqué dans un contact avec Enea Bastianini à la chicane, où Johann Zarco et Joan Mir se sont également percutés. L’Espagnol a ensuite dû rejoindre le centre médical tandis que le Français est resté sur ses roues et que Bagnaia et Bastianini sont repartis, très distancé.

Pecco Bagnaia et Enea Bastianini sont tombés au départ.

Photo de: Loic Venance / AFP via Getty Images

Plusieurs pilotes ont fini le premier tour en passant par les stands pour changer de moto, mais Quartararo profitait d’avoir déjà les bons pneus pour s’échapper en tête. À la fin du deuxième tour, il affichait une seconde pleine d’avance, tandis que derrière lui se battaient les frères Márquez et Fermín Aldeguer.

Comme un grand nombre de pilotes, le Français devait cependant effectuer deux long-laps et sa première pénalité dans le troisième tour l’a repoussé au sixième rang. Il était remonté à la deuxième place lorsqu’il est finalement tombé au Raccordement, dans une perte de contrôle conjointe avec Brad Binder, qui le suivait à cet instant. Le Sud-Africain a pu repartir, pas le Français.

Des chutes, il y en a eu beaucoup dans les conditions extrêmement piégeuses de ce Grand Prix. La course s’est révélée extrêmement confuse en raison d’une accumulation d’éléments qui n’ont pas permis de dessiner un cadre clair avant très longtemps. Beaucoup de pilotes devaient en effet réaliser deux pénalités long-lap, plusieurs d’entre eux ont aussi changé de motos à plusieurs reprises et les chutes se sont multipliées un peu partout, parfois plusieurs pour un même pilote…

Les frères Márquez, par exemple, font partie de ceux qui ont appliqué leur long-lap mais changé de moto au bout de sept tours alors qu’ils l’avaient déjà fait avant le départ. Ils étaient en tête lorsqu’ils ont fait ce choix, imités peu après par Fermín Aldeguer qu’ils avaient laissé quelques instants aux commandes.

Zarco écrase tout le monde !

Qui a tiré son épingle du jeu ? À la fin du premier tiers de course, c’est Johann Zarco qui était passé en tête ! Tout le monde était à nouveau en pneus pluie à cet instant, et le Français profitait d’avoir fait le bon choix dès le début et d’avoir donc échappé au long-lap et au retour au stand. Seuls trois autres pilotes se trouvaient dans sa situation : Jack Miller, qui est toutefois tombé, Miguel Oliveira, qui faisait ce week-end son retour de blessure, et Takaaki Nakagami, qui profite d’une wild-card pour Honda.

Lorsque la situation s’est stabilisée, on peut vous garantir que plus personne dans les tribunes et sur les pelouses du Mans ne pensait à la pluie et au froid. Johann Zarco réalisait une véritable master class, avec une avance sur Marc Márquez qui dépassait allègrement les dix secondes ! Le pilote cannois avait en ligne de mire ce dont personne n’osait sans doute rêver : la victoire d’un Français au GP de France dans la catégorie reine… un fait inédit depuis 1954 !

Même pour ceux qui avaient fait les bons choix, la course aura été extrêmement longue et piégeuse jusqu’au dernier moment. Ainsi, Oliveira était septième quand il est parti en highside au Raccordement, à six tours de l’arrivée.

Álex Márquez, lui, occupait la troisième position derrière Zarco et son frère Marc quand il est tombé à son tour, lui aussi victime d’un highside dans la chicane Dunlop. Reparti, le pilote Gresini est tombé une nouvelle fois quelques minutes plus tard aux Esses Bleus alors qu’il était encore sixième.

Le drapeau à damier est venu mettre fin à la course la plus longue pour les nerfs des fans français et consacrer la victoire historique d’un Johann Zarco magistral ! Le Français a passé la ligne d’arrivée avec 19″9 d’avance sur Marc Márquez, qui s’en sort très bien en réalisant une excellente opération au championnat.

La lutte pour la troisième place s’est révélée incertaine jusqu’au bout et c’est finalement Fermín Aldeguer qui l’a emporté face à Pedro Acosta. Maverick Viñales décroche pour sa part la cinquième place devant Takaaki Nakagami sur la Honda laboratoire. Le top 10 est complété par Raul Fernandez, Fabio Di Giannantonio, Lorenzo Savadori et Ai Ogura. Au final, 16 pilotes ont vu l’arrivée, ce qui veut dire qu’un seul est privé de points parmi eux… et c’est Pecco Bagnaia.

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