Profil technique, pneus : tout ce qu’il faut savoir sur le circuit du Mans

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Le circuit Bugatti du Mans a été créé il y a 60 ans cette année et c’est la 38e fois de son histoire qu’il accueille un Grand Prix moto. Le championnat du monde s’est rendu pour la première fois en 1969 sur ces terres mythiques de la course auto. On a pu y voir un “Grand Prix Vitesse du Mans” en 1991 mais surtout le Grand Prix de France, qui n’a plus manqué au calendrier depuis 2000.

D’une longueur de 4,185 km, le circuit est ce que l’on appelle un stop-and-go, c’est-à-dire un tracé qui comporte des freinages très appuyés, entre de fortes accélérations. Son profil technique en fait un circuit complet, où s’alternent des virages lents et d’autres très rapides comme le premier, mais toujours avec des rapports de boîte courts. On dénombre au total neuf virages à droite et cinq à gauche, ce qui entraîne une plus forte sollicitation du flanc droit des pneus.

Avec ses courtes lignes droites, et notamment la principale qui ne mesure que 674 mètres, le circuit Bugatti ne fait pas vraiment appel aux pointes de vitesse. Le record n’est “que” de 325,8 km/h, très inférieur aux pistes où l’on dépasse désormais allègrement les 360.

VIDÉO – ONBOARD : Le circuit du Mans en virtuel et en vue casque sous la pluie !

Caractéristiques de la piste :

Construction1965
Longueur de la piste4,185 km
Largeur de la piste13 m
Virages5 gauche – 9 droite
Plus longue ligne droite674 m
Pole positionà gauche
Distance de la course MotoGP112,995 km (27 tours)
Distance de la course sprint54,405 km (13 tours)

Les points clés du circuit du Mans

Le circuit Bugatti du Mans

Le circuit Bugatti du Mans

Photo de: Camille De Bastiani

  • Courbe Dunlop

C’est le virage le plus rapide du circuit, positionné après la ligne droite des stands. Abordé généralement en seconde en MotoGP, sa décélération fait passer sous les 250 km/h, avant la chicane qui arrive juste derrière. Cet enchaînement, voulu précisément pour sécuriser les motos, date de 1987 et fait partie des plus beaux points de vue pour les spectateurs qui peuvent apprécier la vitesse de passage impressionnante des MotoGP. La courbe offre aussi de bonnes opportunités de dépassement, favorisées par les différents points de freinage et les différentes trajectoires que chacun peut prendre.

  • Garage Vert

Ce double droit en dévers est un point exigeant. Il s’agit de l’un des plus gros freinages du Mans, en deux temps donc, avec environ 180 km/h de décélération en à peine plus de 200 mètres. La sortie de trajectoire est vite venue et l’erreur coûteuse est facile : c’est là que l’on a assisté au plus grand nombre de chutes dans la catégorie MotoGP l’an dernier. Il faut aussi maîtriser la sortie pour profiter de la belle accélération qui s’ensuit vers le Chemin aux Bœufs.

  • Chemin aux Bœufs

Cette chicane constitue le plus gros point de freinage du circuit. Les MotoGP perdent environ 200 km/h en 4,5 secondes, avec une décélération équivalente à 1,5 g. C’est spectaculaire, avec souvent de beaux dépassements en entrée, après quoi il faut bien gérer l’enchaînement droite-gauche pour sortir suffisamment vite. Voilà qui offre un point de vue très apprécié par les spectateurs !

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

  • S du Garage Bleu (ou Esses Bleus)

À peine le temps d’accélérer qu’il faut à nouveau appuyer sur les freins pour une autre baisse brutale de la vitesse. Attention au changement d’angle dans cet enchaînement droite-gauche plus étiré que les chicanes, et gare aussi au léger changement de dénivelé. La maîtrise d’une MotoGP à cet endroit, et notamment d’une roue arrière qui va voir tendance à patiner, c’est tout un art !

  • Raccordement

Point de jonction entre le circuit Bugatti et celui des 24 Heures du Mans, le Raccordement n’est pas en reste en matière de scènes spectaculaires, particulièrement dans les petites catégories où il n’est pas rare de voir la victoire se jouer à cet endroit. Et cela n’est pas sans risque, car c’est le virage qui a comptabilisé le plus d’accidents la saison dernière, toutes catégories confondues. Il s’agit d’un double droite brusque, pratiquement à angle droit, où un peu de fantaisie est permise pour ceux qui veulent tout donner et escalader le vibreur.

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Quelle allocation pneumatique pour le GP de France MotoGP ?

Pour son avant-dernier Grand Prix de France en tant que fournisseur unique du MotoGP, Michelin a confirmé l’allocation pneumatique utilisée l’an dernier. Celle-ci se caractérise par un centrage soft, ce qui en fait la plus tendre que l’on puisse avoir dans la saison.

Ce choix est justifié par un asphalte peu abrasif et un niveau de contraintes sur les pneus assez limité, ce qui réduit leur usure. Par ailleurs, ces gommes sont faites pour offrir une montée en température rapide, ce qui convient bien aux matinées fraîches du Mans même si la météo est annoncée ensoleillée et plutôt douce cette année pour les essais des deux premières journées.

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La configuration sera la même qu’en 2024, à savoir :

  • Pneus slicks

Avant : soft, medium et hard (symétriques)

Arrière : soft et medium (asymétriques avec flanc droit renforcé)

  • Pneus pluie

Avant : soft et medium (symétriques)

Arrière : soft et medium (asymétriques avec flanc droit renforcé)

Ce qu’en dit Piero Taramasso, responsable compétition deux roues Michelin Motorsport :

“Le Circuit du Mans est un défi passionnant pour les équipes techniques. Ce n’est pas un tracé extrême en termes de contraintes, mais il exige une constance remarquable du grip pour permettre aux pilotes de conserver un rythme régulier tout au long de la course, sans perdre leurs repères. L’une des clés de performance ici, c’est la capacité à travailler avec des températures qui peuvent varier fortement entre le matin et l’après-midi.”

“Nous avons choisi d’apporter exactement la même allocation qu’en 2024, car elle avait offert d’excellents résultats, tant en matière de performance que de sécurité. Les données collectées montrent que le centrage soft permet aux pilotes d’attaquer très vite, ce qui est fondamental sur un circuit où les écarts se creusent dès les premiers tours. L’ambiance au Mans est unique, avec une ferveur exceptionnelle du public, et nous voulons continuer à offrir un spectacle de haut niveau, en alignant les meilleures technologies.”

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Léna Buffa

MotoGP

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