Son premier test sur la Ducati a changé la carrière d’Álex Márquez

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

À 29 ans, Álex Márquez voit enfin les planètes s’aligner pour lui. Il vient de remporter sa première victoire en MotoGP et mène le championnat du monde, lui qui s’est affirmé jusqu’ici comme le plus gros caillou dans la chaussure de Marc Márquez. Très régulier avec une série de deuxièmes places dans laquelle n’ont détonné qu’une sixième position au Qatar due à une erreur et sa victoire à Jerez, il a marqué 140 points en cinq Grands Prix, du jamais vu.

Alors qu’il dispute sa sixième saison dans la catégorie reine, le plus jeune des frères Márquez semble donc être arrivé à la concrétisation qu’il attendait. Mais pour en arriver là, il a dû manger son pain noir. Même une fois promu en MotoGP, il a dû composer avec l’obligation de faire ses preuves pour répondre aux attentes incommensurables que génère le nom Márquez, tout en composant avec une moto extrêmement rude dans ses premières années.

Sa promotion a en effet fait suite au départ prématuré de Jorge Lorenzo. Celui-ci disposait de deux ans de contrat pour courir chez Repsol Honda, mais échaudé par la rudesse de la RC213V et les blessures subies pendant sa première saison, il a choisi fin 2019 de ne pas aller plus loin. C’est alors que Honda a recruté au pied levé celui qui venait de remporter le titre Moto2 et s’orientait vers une nouvelle saison dans la catégorie intermédiaire.

La Honda de 2020 n’était pas franchement un cadeau pour débuter. Les deux podiums d’Álex Márquez cette année-là tenaient du miracle. Il est resté sur la moto japonaise pendant encore deux ans, cette fois au sein du team LCR, avec des résultats qui n’ont cessé de reculer et un mal-être grandissant. Courant 2022, le pilote au numéro 73 ne cachait rien de son manque de motivation, tellement peu à l’aise avec sa moto qu’il a même envisagé de ne pas courir l’année suivante. C’est finalement en allant lui-même convaincre le team Gresini de l’engager qu’il s’est relancé.

“Je me souviens qu’en 2022, on était au Sachsenring, donc déjà la mi-saison, et tout le monde avait un contrat mais moi je n’en avais pas et les équipes ne manifestaient pas d’intérêt”, a raconté Álex Márquez après sa victoire à Jerez. “Donc je suis allé chez Gresini et j’ai juste dit : ‘Je veux votre moto, le reste ne m’importe pas. Je veux juste votre moto et voir quel est mon potentiel. Faites-moi faire une année et après on verra’.”

Son premier test avec la Ducati a tout changé pour Alex Marquez.

Son premier test avec la Ducati a tout changé pour Álex Márquez.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Ce coup de poker a tout changé, car rejoindre l’équipe Gresini signifiait piloter la Ducati et Álex Márquez a immédiatement compris qu’il serait bien moins en souffrance qu’avec la Honda. “Honnêtement, dès mon premier tour avec la Ducati, à Valence, j’ai compris que le potentiel était là et que ça n’était qu’une question de temps avant de revenir”, a-t-il en effet révélé. “C’est à Valence en 2022 que j’ai réalisé que le potentiel était là et que c’était une question de temps pour m’habituer à la Ducati avant de revenir.”

Une victoire aussi forte que ses deux titres

Les difficultés n’étaient pas terminées pour autant, puisqu’après avoir obtenu de premiers podiums en 2023, l’Espagnol a marqué le pas l’an dernier au guidon d’une spec notoirement plus rustre. Aujourd’hui, passé sur une GP24 unanimement estimée à un niveau équivalent à celui de la moto d’usine actuelle, Álex Márquez voit dans les méandres de sa saison passée une richesse d’expérience dont il profite.

“Il est vrai que l’année dernière, pour moi, ça a été en quelque sorte un cauchemar à certains moments de la saison parce que je n’arrivais pas à atteindre mes attentes avec cette moto, mais ça a été une année durant laquelle j’ai beaucoup appris”, a-t-il en effet souligné. “C’est la raison pour laquelle je suis très compétitif cette année, parce que j’ai été habitué à piloter une moto qui était un cran en-dessous par rapport à la GP24.”

Preuve des difficultés traversées, le double champion du monde Moto2 et Moto3 a affirmé placer cette victoire décrochée à Jerez au plus haut niveau dans son panthéon personnel. “Au même niveau que mes deux titres. Aujourd’hui, c’est à ce niveau-là”, a-t-il répondu lorsqu’il lui a été demandé où il plaçait ce succès dans sa carrière.

“Quand j’ai passé le dernier virage, je ressentais un mélange d’émotions, j’étais à la fois heureux et ému. C’était vraiment beau”, a-t-il encore décrit dimanche. “[Quartararo et Bagnaia] ont peut-être eu un parcours plus simple pour accéder au MotoGP. Pour moi, ça a été dur certaines années. Mais quand on a les bonnes personnes à ses côtés… C’est à ces personnes-là que j’ai beaucoup pensé, comme mon grand-père et toute ma famille, et puis en particulier Marc. Il est avec moi tous les jours, il est celui qui me soutient le plus, qui me donne le plus de conseils.”

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Léna Buffa

MotoGP

Álex Márquez

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