Raúl Fernández en quête du plaisir perdu

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Pour sa quatrième saison en MotoGP, la troisième au guidon de l’Aprilia, Raúl Fernández était particulièrement attendu, et ce d’autant plus qu’il est le seul pilote que le constructeur de Noale a pu conserver par rapport à l’année dernière. La donne de départ était que l’Espagnol, désormais doté de la dernière spec produite, allait pouvoir faire parler son expérience face au duo recruté dans l’équipe d’usine et à son nouveau coéquipier, le rookie Ai Ogura.

Finalement, c’est le Japonais qui fait beaucoup parler de lui, bluffant dès son premier Grand Prix et auteur des meilleurs résultats de la marque à ce stade, tant en sprint (quatrième) qu’en course principale (cinquième). Si Ogura occupe la neuvième place du championnat, deux rangs et trois points derrière Marco Bezzecchi, c’est essentiellement dû à sa disqualification pour raisons techniques en Argentine.

Son voisin de stand, lui, n’a collecté que cinq petits points à ce jour, son meilleur classement étant sa 12e place au GP des Amériques. Sur les terres de son équipe, cela lui avait beaucoup pesé et Raúl Fernández s’était alors ouvert sur un certain mal-être, avant de décrypter la situation de façon un peu plus réfléchie à Losail, deux semaines plus tard.

“Je me sens bien avec la moto, je me sens bien avec l’équipe. Je pense être prêt physiquement, je dois juste travailler sur mon mental pour essayer de prendre à nouveau du plaisir, d’avoir le sourire sous le casque. C’est la clé pour revenir”, a alors décrypté le pilote Trackhouse Racing.

“Ce que j’ai dit au Texas, c’est que parfois, quand je monte sur la moto, je fais beaucoup d’erreurs. Ça a été le cas en particulier en Amérique, j’y ai fait beaucoup de fautes. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles je n’ai pas le sourire sous le casque.”

“Je ne suis pas un petit jeune qui arrive en Moto3. Quand j’ai commencé ma carrière en championnat du monde, je ne faisais jamais d’erreur, par exemple comme celle que j’ai faite à Austin dans le premier tour des qualifications. C’est là-dessus que j’aimerais travailler, pour ne pas faire ce genre d’erreurs parce qu’après, on perd la confiance et ça ne peut pas aller pour un pilote MotoGP professionnel. Ça peut arriver mais c’est inutile de faire ces erreurs dans certaines situations.”

Raul Fernandez, Trackhouse Racing

Un petit moral et des résultats faibles pour Raúl Fernández.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Fernández assure ne pas se mettre de pression pour faire des résultats : “Je ne pense pas au résultat. Pourquoi est-ce que je le ferais ? Au final, le résultat est la conséquence d’un bon travail, et aujourd’hui je pense à faire du bon travail.” Malgré tout, il n’exclut pas de peut-être chercher à trop en faire : “Franchement, je ne sais pas. Peut-être que je réfléchis trop et que c’est pour ça que je fais des erreurs. Si je montais sur la moto sans penser à rien et que j’essayais de piloter de façon naturelle, peut-être que ce genre d’erreurs n’arriverait pas.”

Il avait beau s’être promis de travailler sur son approche à Losail, le bilan a une nouvelle fois été décevant à ses yeux. “Ça a été très difficile”, a-t-il jugé en quittant le Qatar après une double 17e place. Et il percevait de façon évidente ses difficultés au guidon de l’Aprilia : “Je me sens bien sur la moto dans certains secteurs, par exemple les virages stop-and-go, mais pour une raison quelconque, je n’arrive pas à en extraire le maximum à d’autres endroits.”

“Je n’arrive pas à piloter la moto comme je le veux, je n’entre pas dans les virages comme je le veux et j’y perds beaucoup de temps. Il faut qu’on trouve quelque chose parce que j’ai le sentiment de ne pas pouvoir faire tourner la moto, surtout dans les virages rapides. C’est principalement là qu’il faut qu’on s’améliore.”

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Un travail qui se poursuit avec son psychologue

Malgré une refonte de ses réglages, jusqu’à présent rien n’y a fait. Raúl Fernández a aussi activé des changements dans sa préparation mentale pour chercher à améliorer son approche des week-ends. “Je travaille avec mon psychologue, comme toujours. Mais selon la situation dans laquelle on est, on peut travailler d’une manière ou d’une autre, donc on change nos plans et on réfléchit à travailler différemment pour essayer de voir différentes choses sur la moto quand je monte dessus, d’être plus naturel. C’est peut-être la clé.”

“Je m’entraîne comme d’habitude et je viens avec la même motivation que d’habitude”, a-t-il également promis, “et on fait le maximum pour que je retrouve ces sensations qui sont nécessaires, afin que je pilote comme je le veux.”

Avant son Grand Prix national, cette semaine à Jerez, le Madrilène en est donc toujours au même stade. “Avant toute chose, je voudrais me sentir à l’aise sur la moto”, déclare-t-il. “Pour le moment, on n’a pas réussi à trouver quoi que ce soit qui me permette d’être vraiment rapide et de me sentir vraiment bien dans mon pilotage, alors il faut qu’on regarde bien cela et qu’on fasse du bon boulot.”

“Je vais essayer d’être positif pendant le week-end parce que je crois qu’on peut trouver quelque chose, et on va heureusement avoir un test lundi, qui sera très important également. Ce sera déterminant pour que je me sente bien à nouveau sur la moto et pour que je sois rapide, parce que pour le moment, je n’ai pas pu exploiter son plein potentiel.”

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Léna Buffa

MotoGP

Raúl Fernández

Trackhouse Racing Team

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