Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Le Pecco Bagnaia qui rencontrait la presse vendredi soir, à Losail, avait le sourire des grands jours. Il venait de vivre sa “meilleure journée” depuis le début du championnat et se sentait pousser des ailes en retrouvant enfin une piste qui lui est favorable alors qu’il a dû faire le dos rond pendant trois Grands Prix. Mais 24 heures plus tard, l’Italien admet à nouveau son agacement.
Son week-end a déraillé en qualifications, lorsqu’une chute l’a relégué en 11e position sur la grille. “J’ai fait une erreur… Non, j’ai merdé, c’est mieux ! J’ai merdé en qualifs”, décrit-il. Et Bagnaia d’expliquer ce qui l’a conduit à la faute : “J’étais super rapide en pneus usés [en EL2], c’était fantastique et j’arrivais à faire tout ce que je voulais. Ensuite, en qualifications, malheureusement je n’étais pas content de mes sensations dans ma première tentative. Puis, dans ma deuxième tentative, tout allait bien et j’arrivais à pousser.”
“Dans le premier secteur, j’étais déjà en-dessous de mon meilleur temps d’hier, donc j’ai juste essayé d’attaquer comme d’habitude, mais j’en ai trop fait dans le virage 4, je suis arrivé un petit peu trop vite et quand j’ai laissé la moto entrer, j’ai perdu l’avant après avoir un peu perdu l’arrière. C’est ma faute car dans ce genre de situation, quand on n’a pas réussi sa première tentative, il faut rester plus calme mais j’ai tenté, c’était le moment pour ça et c’est tout, je suis tombé.”
Impossible de dépasser dans le sprint
En se sachant qualifié sur la quatrième ligne, Bagnaia a tout de suite compris ce qui l’attendait : une course sprint dans laquelle il risquait d’avoir le plus grand mal à se frayer un chemin. Et ça n’a pas manqué, car le double champion MotoGP reste toujours aussi peu à l’aise dans cet exercice, empêtré dans le déséquilibre que génère sur sa moto le réservoir plus petit, réglementairement obligatoire pour le sprint.
“À partir de là, je savais que ça allait peut-être plus dur dans le sprint, parce que ça fait trois saisons déjà qu’on fait des sprints et j’ai toujours du mal à dépasser. Quand je pars derrière, je n’arrive pas à freiner comme je le veux”, décrit-il.
“Pour moi, ça reste difficile à comprendre parce que [même si on se dit que ça vient du] réservoir, je suis le seul à avoir ce genre de sensations. Je dois m’améliorer, il faut que j’apprenne quoi faire en situation de sprint parce que ça n’est pas possible, si je pars derrière, de ne pas pouvoir dépasser. Je vais y travailler et c’est tout.”

Pecco Bagnaia a sauvé deux points.
Photo de: Noushad Thekkayil – NurPhoto – Getty Images
“Ma performance se fait au freinage : quand je freine plus fort, j’arrive à entrer vite dans les virages et je suis rapide. Or, avec le réservoir plein à la course sprint, l’équilibre de la moto est un peu différent et je n’arrive pas à freiner comme je le veux parce que je commence à avoir beaucoup plus de blocages à l’avant. C’est mon plus gros problème.”
Le pilote Ducati a finalement transformé sa 11e place sur la grille en huitième à l’arrivée, non sans avoir passé les trois-quarts de l’épreuve hors de la zone des points. “J’étais réaliste après les qualifications : en partant 11e, je savais qu’au sprint, je n’arriverais pas à gagner beaucoup de places”, souligne-t-il. “J’ai essayé. Dans le premier tour, j’ai tenté de gagner autant de positions que j’ai pu et j’ai dépassé trois ou quatre pilotes, ce qui m’a placé huitième déjà.”
“Mais ensuite, je me suis retrouvé bloqué derrière, j’essayais de forcer sur les freinages mais je perdais l’avant, d’autres pilotes me dépassaient et c’était difficile. Ceci dit, j’ai appris l’année dernière qu’il est plus important de finir que de te tomber et aujourd’hui j’ai pris deux points. Il aurait été difficile de faire plus alors j’ai beau savoir que deux points, c’est très peu sachant que j’aurais peut-être pu en marquer 12 aujourd’hui, c’est toujours mieux que zéro.”
Malgré sa profonde déception, Bagnaia ne baisse pas les bras car il sait que la configuration de la course longue devrait lui permettre de retrouver ses sensations. “Pour demain, je sais que j’ai le potentiel pour me battre pour le podium, je suis confiant, mais je suis un peu en colère pour mon erreur de cet après-midi”, résume-t-il.
“Dans la course, je n’ai jamais les mêmes sensations qu’au sprint. C’est assez clair, ça s’est passé plein de fois. L’année dernière, ici, j’étais parti P5 et ensuite j’étais sixième ou septième au premier tour [du sprint], mais le dimanche, j’étais premier au bout de trois virages. Pareil à Jerez, j’avais fini le premier tour de la course en première position, alors que le samedi j’étais coincé derrière. C’est quelque chose qu’on sait, qu’on doit améliorer, mais j’ai du mal à arranger ça. On a essayé différentes choses mais rien n’y fait.”
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Pecco Bagnaia
Ducati Team
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