Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
La domination de Ducati lui a non seulement permis de décrocher les quatre derniers titres en MotoGP, mais aussi que les meilleurs pilotes de la grille soient prêts à d’importants sacrifices pour se retrouver sur l’une des six Desmosedici engagées. Parmi eux, l’exemple le plus marquant est celui de Marc Márquez, qui a renoncé à la dernière année de son contrat avec Honda – et à plus de 20 millions d’euros de salaire – pour rouler gratuitement chez Gresini en 2024, juste pour obtenir la moto qu’il voulait désespérément.
Márquez a rapidement convaincu Ducati de le promouvoir dans son équipe officielle et signature avec la marque a été annoncée dans la foulée du GP d’Italie l’an passé, après qu’il a coiffé Jorge Martín au poteau. Même si les chiffres exacts restent secrets, Motorsport.com estime que son salaire de base se situait aux alentours de trois millions d’euros – une somme très inférieure à ce que l’on pourrait imaginer – mais qu’elle était compensée par des bonus de performance.
Les 11 victoires décrochées avant sa blessure ont rapporté plus de deux millions d’euros au Catalan. Un bonus supplémentaire d’environ deux millions était prévu en cas de titre. Un montant conséquent, lié à sa domination en piste, et qui est venu confirmer son statut de référence pour Ducati comme pour le championnat.
Face aux difficultés de Pecco Bagnaia, jusque-là leader de l’équipe mais tourmenté par une saison remplie de doutes, la marque de Borgo Panigale danse désormais au rythme de Márquez, dont la valeur sur le marché a retrouvé celle de l’époque où il survolait le MotoGP avec Honda. Cela le met pour la première fois en position de force au moment de négocier le renouvellement de son accord avec Ducati.

Marc Márquez est désormais le fer de lance de Ducati.
Photo de: David Ramos / Getty Images
Motorsport.com a appris que les premières discussions entre les deux parties se sont tenues avant le début de la tournée asiatique, et donc avant le titre décroché au Japon. On peut imaginer qu’une nouvelle rencontre a eu lieu, probablement à Valence, afin d’avancer vers un accord final. Il reste à savoir comment ce processus a été influencé par la blessure au bras droit qui a privé Márquez de la fin de la saison.
Le pilote a une volonté claire de rester chez Ducati au moins jusqu’en 2028, et il en va de même du côté du constructeur italien, pour qui conserver son nouveau pilote de pointe est une priorité. Cela fait passer la sélection de son voisin de garage au second plan, surtout avec les doutes entourant Bagnaia.
Ducati contraint de se serrer la ceinture
Le problème est que Ducati n’a pas la puissance financière de Honda ou Yamaha, encore moins dans une période où les exportations vers deux marchés clés, les États-Unis et la Chine, ne se portent pas au mieux, les taxes douanières imposées par Donald Trump ayant fait mal. Ajoutons à ça le fait que les ventes d’Audi, maison-mère de Ducati, ont dégringolé de 11,8% entre 2023 et 2024, ce qui a mené à contenir le budget cette année. La situation restera inchangée en 2026, au moment de signer les contrats pour la période 2027-2028.
Pour Ducati, le cadre est donc très différent de celui qu’il était il y a un an et demi, quand Marc Márquez a accepté les conditions proposées sans réelle objection. En cas de réussite de son plan, il allait forcément finir par se monter plus offensif et ce moment est maintenant arrivé. “Chaque élément doit être en place, c’est naturel que ce soit le cas”, a confié Gigi Dall’Igna, directeur général de Ducati Corse, à Motorsport.com il y a quelques semaines. “Nous allons discuter pour gérer la situation de la meilleure façon possible.”

Pecco Bagnaia va devoir convaincre Ducati.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Il serait inconcevable que celui qui est désormais septuple champion du MotoGP ne prolonge pas, mais ce nouvel accord aura une influence directe sur l’identité de son coéquipier. Bagnaia a déjà affiché sa volonté de continuer à porter les couleurs de Ducati. “Mon ambition est de finir ma carrière avec eux”, a-t-il annoncé au GP de Valence.
Mais pour que cela se concrétise, deux conditions s’imposent et restent incertaines : qu’il améliore significativement ses résultats et qu’il accepte de revoir ses prétentions financières à la baisse. S’il ne les remplit pas, la file d’attente des pilotes prêts à récupérer sa moto s’étendra jusqu’au bout du paddock.
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Oriol Puigdemont |

