Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Quel bilan Johann Zarco tire-t-il de sa saison 2025 ? Du haut – et même du très haut avec la victoire au GP de France suivie d’un nouveau podium au GP de Grande-Bretagne – mais aussi trop de bas, avec des erreurs à répétition et une difficulté à s’adapter aux changements apportés à la Honda, dont l’efficacité a pourtant été prouvée par Joan Mir et Luca Marini.
Invité à noter sa saison sur dix, Zarco s’est donc donné à peine plus que la moyenne. “Six”, a-t-il répondu, conscient à la fois des choses réussies et de celles à améliorer : “Je suis vraiment trop déçu de mes contre-performances dans la deuxième partie de l’année. Mais s’il doit y avoir un équilibre yin et yang, il y a eu des contre-performances parce qu’il y a eu des moments géniaux comme la France et l’Angleterre. Je ne peux pas dire non à la victoire du Grand Prix de France !”
“J’avais annoncé en début d’année que si on pilotait bien la moto, on pouvait vraiment être dans les dix premiers à chaque course, et je pense que je ne m’étais pas trompé parce que c’était clairement possible”, a rappelé Zarco, encore une fois sans oublier ses moments plus difficiles : “Après, moi, je ne l’ai pas fait tout le temps et j’ai surtout eu des contre-performances en deuxième partie d’année.”
Johann Zarco a connu un bon début de saison, avec trois arrivées parmi les sept premiers lors des quatre manches outre-mer qui ouvraient le championnat, dont une quatrième place en Argentine. Il a ensuite connu la plus belle période de sa saison, avec ses deux podiums, sans savoir que le reste de la saison ne serait pas du même accabit.

Johann Zarco a pris la sixième place au GP d’Argentine.
Photo de: MotoGP
Dans les quatre courses qui ont suivi ses podiums, Zarco a chuté trois fois le dimanche. Ces chutes ont rythmé la fin de sa saison, au point de faire de lui le pilote qui est le plus tombé, de son propre aveu parce qu’il voulait trop en faire sur une Honda pourtant pas en mesure de viser les premières places en permanence.
À ces erreurs s’est ajoutée l’idée de rejoindre l’équipe Honda officielle, sans obtenir gain de cause, même si le Français a finalement décroché un contrat pour deux années supplémentaires chez LCR. Entre ces éléments perturbateurs et un été sans repos, avec une nouvelle victoire aux 8 Heures de Suzuka, il n’était plus vraiment dans le bon état d’esprit.
“Il y a beaucoup de points”, a reconnu Zarco. “C’est une gestion globale que je n’ai pas su faire, à la fois de vouloir mieux au lieu d’accepter le bien, ensuite de penser qu’il fallait peut-être que je change d’équipe pour avoir un meilleur support, et de la fatigue, physique et mentale, qui a été générée avec tout ça.”
On pouvait espérer voir un Zarco revigoré après la pause estivale, mais la situation s’est en fait aggravée. Dans l’équipe officielle, Mir et Marini ont progressé avec des évolutions dont il ne bénéficiait pas encore. Elles sont apparues sur une seule de ses deux motos à Motegi, ce qui l’obligeait à rester relativement prudent, et il a eu du mal à les exploiter correctement.
En fin de saison, les deux machines étaient sensiblement identiques, mais le pilotage de Zarco n’était plus en phase avec ce que réclamait la Honda : “Je pense qu’il y a toujours un peu des deux côtés à faire. Je pense que se remettre en question, c’est toujours une bonne chose, mais des fois, ça ne m’aide pas.”
“J’ai du mal dans les virages, je ne passe pas la même vitesse que les autres”, reconnaissait-il encore au GP de Valence, le dernier de l’année.
Le GP de France, un moment unique

Un succès… renversant pour Johann Zarco au GP de France.
Photo de: Loic Venance / AFP via Getty Images
Si le bilan est contrasté pour Johann Zarco, sa domination au GP de France, devant ses parents qui n’étaient jusque-là jamais venus assister à une course de MotoGP, reste un moment unique… et vaut bien quelques périodes plus dures. Il espère néanmoins gagner en constance à l’avenir.
“On ne m’enlèvera pas la victoire du GP de France, alors s’il faut se dire ‘est-ce qu’il faut gagner le GP de France et après galérer ?’, on dit oui parce qu’une victoire comme ça, c’est unique !”, a-t-il résumé au micro de Canal+. “Mais un peu plus de régularité sur une saison, surtout quand il y a beaucoup de courses, c’est mieux d’avoir un peu de baume au cœur en étant bon sur chaque course parce que ne pas se sentir en capacité de se battre, pour moi ça n’est pas marrant.”
“La vie est belle, je fais un beau métier, mais je suis un compétiteur et j’aimerais vraiment hausser mon niveau”, a-t-il ajouté, oscillant toujours entre la joie d’avoir connu ce moment fort et le regret d’avoir manqué de régularité : “Ça m’émeut beaucoup, mais si on est dans le présent, je souhaiterais me sentir plus performant.”
Et malgré la pointe de déception, Zarco a conservé l’avantage sur Marini et Mir jusqu’au bout au championnat : “Merci de me le rappeler, je l’avais déjà oublié !”
Avec Léna Buffa
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |

