Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Le test de mardi, à Valence, a permis à trois des titulaires Honda de commencer à travailler intensément sur une évolution de la RC213V, en phase de préparation pour la saison prochaine, tandis que le nouveau venu, Diogo Moreira, se concentrait surtout sur sa découverte de la puissante MotoGP.
Le travail s’est inscrit dans la continuité d’un premier aperçu du prototype 2026 que les pilotes ont pu faire à l’occasion d’un test réalisé au lendemain du GP de Catalogne, puis de ce qu’a réalisé Aleix Espargaró lors de récents tests à Sepang et en Aragón, et de sa participation en tant que wild-card au dernier Grand Prix de l’année. Les pilotes de course ont pris le relais en utilisant mardi un nouveau moteur, un dosseret de selle remodelé ainsi qu’un carénage intégrant des modifications aérodynamiques.
Qu’il s’agisse du duo de l’équipe d’usine ou de Johann Zarco, chez LCR, les commentaires sont restés prudents, les pilotes soulignant tant la confusion que peut créer un programme aussi intense qu’un niveau d’évolutions encore incomplet au cœur d’un développement toujours en cours.
“Ça n’est pas la nouvelle Honda pour le moment. C’est la même Honda, avec juste différentes choses, mais la base reste plutôt la même”, explique Joan Mir. “Quand vous faites une année comme celle qu’on a faite, où [l’équipe] a travaillé tellement dur pour nous fournir le matériel le plus rapidement possible, on peut difficilement arriver ici à Valence avec beaucoup de choses à essayer, et c’est un peu ce qui s’est passé. Aleix a essayé certaines choses pendant le week-end, que l’on a testées [mardi].”
Une moto “bien née” mais pas révolutionnaire
Johann Zarco souligne le fait que cette machine ne marque pas de révolution dans l’identité de la Honda. “Cette moto semble bien fonctionner. Il n’y a pas de point très négatif, mais pas de point très positif non plus. On reconnaît bien l’ADN de Honda”, explique le Français. “Elle a un équilibre un poil différent et je pense qu’il y a moyen de la régler correctement pour augmenter les performances. J’ai l’impression qu’elle est quand même bien née. Le roulage qu’a déjà pu faire Aleix Espargaró dessus permet certainement d’avoir pas mal de data.”
Le Français a d’ores et déjà identifié un gain apporté par cette moto, ainsi que le travail d’adaptation que cela entraîne : “On sent que cette moto génère plus de grip. On se plaint à chaque fois du grip, du grip, du grip. Mais elle le génère à certains endroits et c’est à moi de comprendre comment je vais pouvoir faire évoluer le pilotage ou les réglages pour utiliser ce grip. Après, l’ADN de Honda reste tout le temps le même. On progresse, mais il n’y a jamais de révolution.”
S’il n’y a pas de révolution, c’est peut-être, comme le fait remarquer Joan Mir, “parce que le package actuel fonctionne, il est compétitif” et qu’il nécessaire pour Honda, récompensée de ses progrès par la perte des concessions, de protéger les gains déjà acquis. “Comme toujours, on remarque qu’il y a des aspects positifs et d’autres négatifs, mais ça pourrait être la direction”, ajoute l’Espagnol, qui se dit “confiant et très optimiste”.

Johann Zarco observe un gain de grip notable.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“La journée a été très chargée”, ajoute pour sa part Luca Marini. “On a essayé beaucoup de choses en très peu de temps, donc ça pouvait facilement créer de la confusion, sincèrement. Il était difficile de rester concentré à chaque instant, parce qu’on essayait quelque chose, on faisait deux tours et on rentrait au stand, puis on essayait autre chose, deux tours et stand. Et c’est difficile aussi de faire des essais comparatifs, parce qu’on n’avait pas le temps à cause des conditions de piste.”
“[On a testé] beaucoup de choses, y compris au niveau électronique”, poursuit l’Italien, “et je pense qu’on a bien progressé dans tous les domaines. La moto s’est légèrement améliorée, mais c’est difficile à dire aussi, parce que c’est toujours difficile avec les conditions de piste et les pneus sont toujours… magiques ! Il faut être prudents et tout essayer correctement à Sepang, où l’on aura plus de temps.”
Focus sur l’aérodynamique d’ici 2026
Avant cette reprise officielle, qui est fixée pour fin janvier à Sepang, le test team de Honda va encore mener deux sessions privées dans les prochaines semaines, déjà en Malaisie. Johann Zarco ne s’attend toutefois pas à de grande évolution autre qu’au niveau de l’aérodynamique, domaine sur lequel le constructeur sait avoir un déficit à combler.
“On va réfléchir sur une évolution aéro en Malaisie. Mais la moto que l’on a maintenant sera très similaire quand on commencera le test en Malaisie”, anticipe le Français. “Je pense que l’aéro fera la plus grosse différence, quand on l’aura. Mais je sens qu’on a un bon potentiel. Après, c’est très difficile de trouver le bon équilibre. Une fois qu’on aura les mêmes motos dans le garage pendant plusieurs courses, on aura la possibilité de jouer et de comprendre les réglages.”
“Ils travaillent dur car ils ont encore d’autres tests prévus. L’évolution se poursuit donc, le but étant d’essayer de nous fournir le meilleur package à Sepang, pas ici”, reprend Joan Mir. “Il faut juste qu’on progresse au niveau de l’aéro. Si vous regardez Aprilia, KTM, Ducati, ils sont un peu devant nous dans ce domaine, donc ils y travaillent. Aujourd’hui, on n’a rien essayé pour améliorer l’aérodynamique, mais on le fera à l’avenir.”
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
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