Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
La journée de mardi marquait les débuts officiels et publics de Toprak Razgatlioglu en tant que pilote MotoGP. Si le Turc ne peut s’exprimer pour le moment auprès des médias, son directeur d’équipe, Gino Borsoi, s’est chargé de dévoiler les coulisses de cette journée tant attendue. Et le responsable du team Pramac Racing ne tarit pas d’éloges sur sa nouvelle recrue, impressionné par son talent de pilote autant que par la personnalité qu’il a découverte.
“Je suis assez surpris et impressionné par son état d’esprit et son style de pilotage”, explique en effet Gino Borsoi. “Nous savons tous qu’il est incroyable sur les points de freinage, mais il a montré qu’il est capable de changer son pilotage très rapidement. Nous lui avons donné quelques ‘trucs’ et il est capable d’apprendre très vite. Je suis content.”
Indépendamment de son modeste 18e temps au classement du jour, Razgatlioglu est apparu plus fort que ce à quoi s’attendait son nouveau patron d’équipe. “De mon point de vue, oui, si je regarde les partiels, qu’il n’a jamais réussi à assembler dans un tour parfait”, pointe celui-ci.
“Il connaît peu la moto, c’est celui qui a tourné le moins [avec une MotoGP]. [Nicolò] Bulega aussi vient du Superbike mais il a fait tout le week-end ainsi que des tests, il connaît la moto. Et puis, en ce qui nous concerne, nous avons lancé ce nouveau projet [de moteur V4], qui a encore beaucoup à donner et sur lequel il y a encore beaucoup à faire. Donc, tout compte fait, le test de Toprak a été très, très positif, je suis très content.”
Gino Borsoi se réjouit aussi du relationnel qui commence à se mettre en place. Après la distribution de pâtisseries turques à sa nouvelle équipe au cours d’une matinée limitée par les conditions de piste, Toprak Razgatlioglu a visiblement séduit en se montrant accessible.
“Franchement, c’est un garçon vraiment sympa, je suis surpris parce qu’on peut facilement lui parler. Pour moi, il n’est pas difficile de discuter avec lui, d’avoir un échange de points de vue, et j’en suis surpris parce que nos cultures sont assez différentes, mais on dirait que c’est un ami de longue date.”

Toprak Razgatlioglu a conquis Gino Borsoi avec un baklava !
Photo de: Hazrin Yeob Men Shah / Icon Sportswire via Getty Images
“Il doit aussi commencer à comprendre le langage entre son chef mécanicien et le team”, souligne le team manager, là aussi témoin de premiers pas prometteurs avec Alberto Giribuola. “Il le connaît déjà depuis le test d’Aragón, qui a été son premier véritable shakedown avec cette moto. Le feeling a été très bon dès le début. Il est très content de Giribuola, ce qui me fait plaisir parce que ça veut dire que nous partons du bon pied.”
Un pilote “caméléon” qui s’adapte vite
Parmi la quantité de nouveautés que doit intégrer le triple champion du monde Superbike, les pneus représentent un élément central, et ce d’autant plus que le Turc est réputé pour ses freinages extrêmement appuyés. “Nous étions tous conscients de son style. Nous lui avons dit plusieurs fois ‘s’il te plaît, ne freine pas si fort, essaye de comprendre le pneu avant’, parce que les différences au niveau des pneus sont énormes. Mais il l’a compris très vite, dès le début, et il s’est vite adapté”, constate Gino Borsoi.
“On le savait déjà, mais ses freinages sont incroyables. Avec ces freins et ce pneu avant, il doit essayer de s’adapter. Donc au début, il freinait très fort, puis il a compris petit à petit que ces gros freinages qu’il utilisait en Superbike ne sont pas très efficaces ici et qu’il doit essayer de s’adapter et de s’améliorer. Et il l’a fait plutôt vite. Évidemment, il a encore beaucoup à apprendre mais je dois dire que c’est un pilote assez caméléon, il s’adapte vite à ce qu’il doit faire.”

Toprak Razgatlioglu (Pramac Racing)
Photo de: Steve Wobser / Getty Images
“Il n’a pas attaqué, dans aucun tour, et c’est quelque chose de bien pour nous parce que même sans avoir vu sa vitesse réelle, nous avons vu son caractère, sa manière de travailler, et il est déjà bon pour notre style MotoGP”, poursuit l’Italien.
Gino Borsoi juge déjà son pilote “très précis quant aux dynamiques de la moto”, et capable d’apporter “un feedback intéressant”. “Il avait beaucoup de choses à apprendre et il en reste beaucoup, mais il a été très intelligent, il n’a pas fait d’erreurs, il a toujours mené la moto presqu’à la limite, sans exagérer. Il a fait un travail exceptionnel et il nous a aussi aidés à comprendre certaines choses, sur lesquelles nous allons pouvoir travailler.”
Contrairement aux autres pilotes Yamaha, Toprak Razgatlioglu n’a pas entamé la journée avec le quatre cylindres en ligne, se dédiant exclusivement au V4. “Cela n’avait pas de sens de commencer avec l’ancienne moto et de la tester, car nous aurons la nouvelle moto l’année prochaine, donc il a juste besoin de cumuler les tours et de rouler autant que possible pour améliorer son pilotage et son approche.”
Yamaha reste en piste aujourd’hui pour une nouvelle journée de test, en privé cette fois, ce qui va permettre à Razgatlioglu de poursuivre ce travail. “Le plan est de commencer avec un set-up légèrement différent”, explique Gino Borsoi, “de l’aider dans quelques domaines dans lesquels il a du mal, à l’avant de la moto. Il s’est un peu plaint du grip arrière, mais à ce stade il s’agit juste de comprendre comment utiliser le pneu arrière et l’électronique. Mais c’est avec le pneu avant que nous pouvons l’aider.”
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |

