Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Le bureau des commissaires a vu passer plusieurs pilotes samedi, à l’issue de la journée du sprint à Valence. En dehors des incidents ayant concerné Joan Mir et Luca Marini, ainsi que Jack Miller et Fermín Aldeguer, ceux-ci ont en effet appelé Pecco Bagnaia afin qu’il s’explique sur ce qui lui était arrivé pendant les qualifications, le matin même.
Le pilote Ducati venait de signer son meilleur temps, tout juste équipé d’un pneu neuf pour le time attack décisif de la Q1, lorsqu’il s’est soudain écarté de la piste. Au ralenti dès le deuxième secteur, il a dans un premier temps cherché à faire avancer sa moto le plus possible, dans l’espoir de rejoindre son stand, avant de se rendre à l’évidence : il était à court de carburant et a donc dû s’arrêter dans le bac à gravier du virage 13, le long gauche qui mène au dernier virage avant la ligne droite.
Cet incident a provoqué un drapeau jaune, ce dont Bagnaia a dû s’expliquer auprès des commissaires lorsqu’ils l’ont convoqué à la fin de la journée. “Simplement pour me demander ce qui s’était passé et [comprendre] si j’aurais pu réussir à éviter de provoquer un drapeau jaune. Une simple discussion”, a-t-il précisé.
On sait en effet que la direction de course a mis en place des mesures afin de limiter l’apparition des drapeaux jaunes dans les phases les plus intenses des séances, celles où cela peut avoir une incidence sur les tours potentiellement décisifs que réalisent les pilotes, sachant qu’un drapeau jaune croisé entraîne l’annulation d’un chrono.
“Les commissaires ont simplement voulu faire voir à Pecco ce matin le moment où il s’est retrouvé en panne d’essence et où, selon eux, il aurait dû tout de suite sortir par la voie de dégagement”, a expliqué Davide Tardozzi auprès de Sky Sport MotoGP, diffuseur du championnat en Italie. “Pecco a dit, à juste titre, qu’il a fait attention à ne créer de problème à personne. Il n’en a créé à personne et, quand il s’est déplacé, la moto a été évacuée tout de suite par les commissaires. Donc ils ont simplement regardé ça ensemble et il ne s’est absolument rien passé, il n’y aura aucune pénalité.”
Une volonté d’éduquer les pilotes
Le team manager de l’équipe d’usine Ducati soutient totalement la réaction de son pilote sur le moment, mais il comprend également sa convocation par les commissaires, ceux-ci cherchant actuellement à mettre en place de nouvelles méthodes sous l’impulsion du nouveau responsable nommé cette année.
“Simplement, Simon Crafar et les commissaires essayent d’instruire ou d’éduquer les pilotes pour gérer les choses de la meilleure façon possible. Après, ces professionnels – car ils en sont – font les choses de la meilleure façon possible et ils échangent avec les commissaires afin de trouver les meilleures solutions.”
“Pecco a expliqué ses raisons, ils ont compris. Car, à un moment donné, Pecco avait encore du carburant donc il avançait pour essayer de rentrer au stand. Puis une fois que la moto s’est arrêtée, il s’est déplacé dans le gravier et les stewards l’ont dégagée en l’espace de cinq ou six secondes.”

Pecco Bagnaia a fini par repartir à scooter.
Photo de: Hazrin Yeob Men Shah / Icon Sportswire via Getty Images
Ce qui a créé l’instant de confusion dont les commissaires ont souhaité discuter avec Pecco Bagnaia, c’est le fait que le pilote Ducati ait parcouru environ une moitié de circuit avec une moto au ralenti. Mais il avait une raison à cela : il a en effet révélé du bout des lèvres ne pouvoir utiliser qu’une seule de ses motos, ce qui l’a donc poussé à tenter de sauver celle qu’il avait en main avant de réaliser qu’elle allait totalement se couper.
“J’étais deuxième et je me doutais que quelqu’un allait sans doute s’améliorer, mais sur le moment, je voulais ramener la moto au box”, a-t-il expliqué. “Je ne savais pas encore exactement que j’étais [pratiquement] sans essence, mais j’ai essayé de la faire avancer le plus possible parce que je n’ai qu’une seule moto, l’autre on n’arrive pas à l’utiliser, donc je devais la ramener au stand. Mais elle s’est éteinte.”
Et Bagnaia de préciser : “Pour une raison quelconque, j’ai des difficultés à me montrer performant avec la seconde moto et je n’en ai donc qu’une à disposition.”
La panne d’essence, quant à elle, a été provoquée par une erreur de calcul, ce dont l’équipe Ducati s’est excusée auprès du pilote, qui a toutefois pris les choses avec philosophie. Il n’a cependant pas pu se qualifier mieux que 16e pour ce dernier Grand Prix de la saison.
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |

