Bagnaia : “J’ai eu du mal à accepter la réalité de cette saison”

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Le GP de Valence devrait prendre des allures de libération pour Pecco Bagnaia. Ce week-end vient conclure une saison 2025 très décevante pour l’Italien, trop rarement capable d’exploiter la Ducati GP25 avec laquelle son nouveau coéquipier, Marc Márquez, a pourtant écrasé le championnat, au point d’être sacré alors qu’il restait cinq week-ends de compétition.

Tout au long de l’année, Bagnaia a écarté l’idée d’un blocage mental et a cherché des solutions techniques pour retrouver ses sensations perdues sur l’avant. Chaque lueur d’espoir a vite été éteinte, et les nombreux changements techniques n’ont eu que des effets temporaires, à l’image d’un changement de taille de disque au printemps, ou de fourche à la fin de l’été.

Bagnaia n’a cessé de vouloir se rapprocher des sensations que lui procurait la GP24, avec un retour en arrière pour plusieurs pièces au test de Misano, qui a immédiatement mené à un week-end dominé à Motegi. Par la suite, l’Italien a enchaîné les contre-performances mystérieuses, avant des progrès dans les dernières courses, à un moment où a semblé accepter la nécessité de s’adapter à sa moto, au lieu de chercher tout le temps à la modifier.

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Au moment de conclure cette année douloureuse à Valence, Bagnaia a été interrogé en conférence de presse sur les leçons qu’il retiendrait de la campagne 2025. “Je ne sais pas…”, a reconnu l’intéressé, pour qui le plus difficile a été d’accepter que jouer la victoire n’était plus la norme pour lui : “Sincèrement, il est certain que j’ai eu plus de bas que de hauts cette saison. Après les quatre dernières saisons, où un mauvais résultat était une troisième place, j’ai eu du mal à accepter la réalité de cette saison.”

“J’ai fait de mon mieux toute la saison, avec l’équipe, à essayer de comprendre, de m’adapter à la moto 2025 mais malheureusement, je n’ai pas réussi. J’ai eu beaucoup de mal. La moto avait un très gros potentiel, parce que Marc l’a montré. Pour le reste, j’ai eu juste eu du mal. Sincèrement, je ne sais pas si j’apprendrai quelque chose de cette saison.”

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Pecco Bagnaia

Photo de: Jose Breton – Pics Action – NurPhoto – Getty Images

“Je pense que ce qui est clair, c’est que j’ai toujours essayé de m’adapter et d’être performant. C’est une chose qui m’aidera à l’avenir. J’espère que mardi, quand je testerai la moto [2026], je retrouverai mes sensations. J’essaierai de me battre pour les premières places l’an prochain.”

Il a juste fallu que j’accepte que je ne me sentais pas bien sur ma moto et que je n’étais pas en mesure de me battre.

Chacun s’est fait son idée des difficultés de Bagnaia et du meilleur moyen d’y remédier. L’intéressé n’a pas manqué de conseils, mais ce sont finalement les plus simples qui ont été les plus utiles : “Dans ce genre de période, beaucoup de gens veulent donner des conseils. Sincèrement, je pense que celui qui m’a le plus aidé le plus, et que j’essayais déjà de mettre en œuvre, c’était de prendre du plaisir. Parfois, il faut mieux oublier les problèmes et de juste profiter.”

“Un qui aussi été bon, c’était de revoir mes objectifs. Avant, un bon résultat était de gagner et un mauvais résultat était de finir troisième. Maintenant, un bon résultat est déjà de finir dans le top 5. J’ai dû revoir un peu les objectifs. Pour moi, cette saison il a juste fallu que j’accepte que je ne me sentais pas bien sur ma moto et que je n’étais pas en mesure de me battre pour ce dont je sais être capable de me battre. C’était le plus dur à accepter. Mais c’était bien de prendre du plaisir.”

Bagnaia ne cherche aucune excuse

Pecco Bagnaia a cependant longtemps été incapable d’accepter son sort et a utilisé tous les outils possibles pour progresser. Le clan Ducati était cependant plus limité que les autres constructeurs : le système de concessions restreint notamment la marque dans ses tests, même avec son pilote d’essais Michele Pirro, et le constructeur a dû apprendre à travailler différemment cette année, après avoir perdu son partenaire Pramac, parti chez Yamaha.

Bagnaia ignore dans quelle mesure ces éléments ont joué contre lui mais il ne veut pas y voir une excuse, jugeant toujours sa Desmosedici comme la meilleure du plateau, malgré les difficultés qu’elle a pu lui poser : “C’est dur de répondre parce que je pense que notre moto est la meilleure. Je pense que j’ai eu du mal cette saison, c’est vrai, mais les dernières saisons, j’étais tout le temps super performant et j’ai gagné en faisant beaucoup d’erreurs. Marc a été là cette année, il a fait moins d’erreurs et il a remporté [le titre] à cinq courses de la fin.”

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Pecco Bagnaia

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“Je pense que notre moto est toujours beaucoup plus forte que toutes les autres. Oui, avoir des tests, des concessions en plus, pourrait être une opportunité de progresser plus vite. Me concernant, avoir plus de journées de tests aurait pu être mieux mais les règlements sont là pour rendre le championnat plus équilibré et je pense qu’Aprilia, Yamaha, Honda et KTM ont bien utilisé leur avantage avec les tests et les wild-cards, pour progresser. Mais Ducati reste le meilleur et je pense qu’on a bien utilisé ce que l’on avait.”

Bagnaia a une dernière occasion d’utiliser cette GP25 qui lui a posé tant de difficultés cette année, à l’occasion du GP de Valence ce week-end. L’épreuve était absente du calendrier en 2024 en raison des très violentes intempéries qui avaient touché la région et Bagnaia retrouve ainsi un circuit qui l’a vu décrocher ses deux titres en MotoGP lors de ses deux dernières visites. Il aura naturellement l’envie de bien faire.

“Avant tout, c’est bien de revenir ici après le désastre de l’an dernier. Je suis très content. J’ai d’excellents souvenirs ici donc j’espère vraiment apprécier le week-end. J’aimerais juste m’amuser avec l’équipe et voir, dès demain, si on peut se battre pour les premières places. C’est assez dur de dire avant le week-end si on a le potentiel pour se battre cette année, mais on va essayer de faire le meilleur travail possible pour le faire parce que je pense que la seule façon possible de bien finir la saison est de se battre pour les premières places.”

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud
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