Espargaró et Bastianini incriminent Morbidelli pour le contact du départ

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Franco Morbidelli est une nouvelle fois ciblé par les critiques de ses adversaires après l’accident du premier tour au GP du Portugal, même s’il a été celui qui en a subi les plus grosses conséquences. En arrivant au virage 5, l’Italien a viré à gauche plus brutalement que les autres pilotes. Visiblement surpris, Pol Espargaró, Ai Ogura et Enea Bastianini ont dû ralentir. Bastianini a même redressé sa moto et a été envoyé vers Ogura, qui a lui-même touché Espargaró, renvoyé vers Morbidelli. C’est alors que ce dernier a été projeté à terre.

Évacué sur civière puis examiné sur le circuit, Morbidelli ne montrait pas de signe de blessure mais, par précaution, il a été transféré à l’hôpital d’Alvor, où des examens complémentaires ont confirmé le premier diagnostic. Le pilote VR46 n’a donc pas pu aller à la rencontre des médias pour expliquer l’incident.

 

Dans la confusion de la manœuvre, Ogura n’a pas pu se prononcer sur les responsabilités, ne sachant même pas qui de Morbidelli ou son coéquipier, Fabio Di Giannantonio, était impliqué. Bastianini et Espargaró ont en revanche jugé que le pilotage de Morbidelli avait provoqué l’ensemble de la séquence.

“Il est entré beaucoup, beaucoup, beaucoup trop agressivement”, a estimé Espargaró. “Il a essayé de doubler, je crois qu’il y avait trois ou quatre pilotes. Il est passé à l’intérieur et il est entré trop agressivement, au virage 5 dans le premier tour, avec le réservoir plein. Il a réalisé qu’il ne pouvait pas ralentir la moto, c’est pour ça qu’il est passé entre les motos.”

“On a eu de la chance parce que je ne sais pas qui était devant, mais il a aussi dû relever la moto. Et il était loin. Cela a généré un genre d’effet domino, où tout le monde était gêné, c’était très chaotique. En entrant dans le virage, ceux devant moi ont été influencés par cette manœuvre et on a eu un contact. Mais je dois dire qu’il a été trop optimiste, et c’était chaotique.”

Franco Morbidelli, VR46 Racing Team

La chute de Franco Morbidelli.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Bastianini était du même avis, estimant que l’agressivité de Morbidelli était à l’origine de l’incident. “Le contact est venu de ça”, a expliqué le pilote Tech3. “Franco a fait une erreur dans ce virage. Il a freiné trop tard et ce n’est pas simple quand on est derrière, on veut très vite remonter. Il n’a pas pris un bon départ et dans cette situation, on peut très facilement partir à la faute. Mais il a probablement conscience de son erreur.”

L’incident a gâché la course de Bastianini, puisque son carénage a été endommagé, ce qui l’a contraint à passer par la voie des stands : “Il s’est passé quelque chose et il y avait un morceau du carénage coincé sur le guidon. J’ai dû m’arrêter pour changer le carénage et repartir.”

Morbidelli s’est défendu après un autre incident samedi

Cet incident dans le premier tour à Portimão est venu s’ajouter à une longue liste pour Morbidelli cette année. Il a été pénalisé dès le premier GP de l’année, à Buriram, pour avoir gêné Pecco Bagnaia pendant les essais, et il a encore été sanctionné pour un incident similaire face à Marco Bezzecchi à Silverstone.

En course, Morbidelli a reçu des pénalités pour son accrochage avec Maverick Viñales au Mugello, pour avoir gagné un avantage hors piste face à Luca Marini au Balaton Park, pour avoir percuté Jorge Martín en course sprint à Barcelone, et pour ne pas avoir respecté les consignes des commissaires de course le lendemain. Son pilotage lui avait enfin valu des critiques de la part de Fabio Di Giannantonio et Jack Miller à Mandalika.

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À Portimão, l’incident de la course principale n’a pas été le seul puisqu’en Q1, il a été placé sous enquête pour un dépassement agressif sur Miguel Oliveira, rapidement classé sans suite. “Ce qu’il s’est passé est que je faisais mon tour et Miguel, je ne sais pas… Il rentrait au stand, et c’est ce qu’il y a de pire : je faisais mon tour et il était au ralenti”, a justifié Morbidelli samedi. “Je devais finir mon tour, j’ai vu une ouverture et j’ai plongé dans l’ouverture. Il n’attaquait pas, de toute façon !”

 

“J’ai fini mon tour, il n’y a pas eu de polémique, je n’ai pas fait un cinéma comme on le voit souvent maintenant, un peu comme les simulations en football, pour attirer l’attention de l’arbitre. Je n’ai rien fait de tout ça, j’ai juste avancé, j’ai vu une ouverture, j’ai plongé, j’ai fini mon tour. Pas de souci, et je suis certain qu’il n’y a pas de souci entre Miguel et moi. Il le sait, je le sais, et quand on est en piste, on le sait tous.”

“Mais je comprends aussi le récit qui a été donné, et je comprends le point de vue de tout le monde. Je le comprends totalement. Pas de soucis.”

Franco Morbidelli, VR46 Racing Team

Franco Morbidelli

Photo de: Jose Breton – Pics Action – NurPhoto – Getty Images

Morbidelli s’estime en effet particulièrement scruté. Cette année, il a tantôt estimé qu’il était un peu trop ciblé par la direction de course, tantôt reconnu avoir du mal à se plier aux consignes, mais après l’incident avec Oliveira, il estimait qu’un certain narratif lui donnait toujours le mauvais rôle.

“Les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent, tant qu’ils gardent un certain respect. Sincèrement, je n’ai vu aucun manque de respect [dans les critiques]. Je ne suis pas d’accord avec les idées de beaucoup de gens, mais je les comprends en raison de la façon dont mes dépassements sont présentés. Et je les comprends en raison de mon historique, ce n’est pas juste la façon de montrer mes dépassements. J’ai eu ma part d’erreurs, j’ai fait une erreur avec Maverick au Mugello cette année, et j’ai reçu une pénalité pour ça.”

“Pour ces raisons, je comprends que je suis sous les projecteurs, et je comprends le récit de ceux qui s’intéressent à ça, et ce qu’ils veulent présenter. Je le comprends, je l’accepte et j’essaie toujours de faire le meilleur travail possible sans être dangereux pour qui que ce soit. J’essaie de gagner une position si je dois gagner une position. Je ne suis pas ici pour mettre les autres en danger, je suis ici pour être le meilleur possible.”

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud
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