Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Si Marc Márquez n’apprécie guère le déplacement annuel en Indonésie, c’est que chaque année depuis que ce Grand Prix a rejoint le calendrier MotoGP, il y a subi de grosses chutes. Il y a trois ans, cela avait entraîné un nouvel épisode de diplopie alors qu’il se remettait tout juste de sa grave blessure au bras. Et le voici donc à nouveau blessé cette année, touché au niveau de l’épaule droite.
L’Espagnol subit les conséquences d’une manœuvre unanimement jugée trop optimiste de la part de Marco Bezzecchi, qui l’a percuté dans le premier tour alors qu’ils passaient dans le virage 7, une portion rapide du circuit de Mandalika. Mais plus que le contact entre eux, c’est la dynamique de leur sortie dans le bac à gravier qui est pointée du doigt.
Sitôt la fin de la course de dimanche, Álex Márquez a notamment critiqué la taille des graviers, les jugeant capables de faire mal aux pilotes, et ce alors que son frère est apparu avec quelques écorchures au niveau du visage lorsqu’il a rejoint le circuit après son passage par l’hôpital, dimanche.
Mais le pilote Gresini s’est aussi agacé de la configuration des lieux, avec ce qu’il a appelé “une marche”, c’est-à-dire une surélévation de la zone de gravier par rapport à la première partie du dégagement, asphaltée. Au micro de DAZN, Álex Márquez a pointé : “Il y a une marche dans les graviers. Quand on tombe à cette vitesse-là, un pilote a tendance à freiner et à mettre ses bras en avant. Il faut faire très attention à ces choses-là.”
Positionné juste derrière Marc Márquez et Marco Bezzecchi lors de leur accrochage, Joan Mir a abondé dans le sens du pilote Gresini pour pointer du doigt une portion qu’il juge dangereuse. Il considère que c’est cette surélévation des graviers qui a entraîné le rebond des pilotes accidentés et contribué à leurs blessures après une collision survenue à une vitesse élevée.
“Je pense que personne ne tombe vraiment dans ce virage. Enfin, si, mais là c’était avec un highside, donc ils sont allés dans une partie différente. Mais cette partie était très dangereuse, d’après ce que j’ai vu”, a expliqué Mir. “Pas seulement à cause de cette marche que Marc a heurtée et sur laquelle il s’est probablement cassé [l’épaule], j’ai aussi été inquiet pour Bezzecchi parce qu’il a heurté cette marche en étant encore sur la moto et il est tombé dans les graviers à une vitesse très élevée.”
Pour le champion du monde 2020, c’est l’existence même de cette zone de gravier qui devrait être questionnée : “Je ne comprends pas vraiment pourquoi il y a du gravier à cet endroit. Si on avait juste du bitume, ce serait beaucoup plus sûr pour nous. Il faut qu’on en parle.”
Massimo Rivola a exprimé un avis contraire, lorsqu’il a été interrogé sur la dangerosité de cette partie du circuit de Mandalika, dimanche après les faits. “Franchement, je ne pense pas que ce soit une piste sur laquelle il y a des situations dangereuses. C’est un assez bon circuit, bien dessiné avec de bons dégagements. Il y a assurément la place en termes de dégagement”, a ainsi jugé le PDG d’Aprilia Racing.
“Mais ils ont dit que la chute avait été assez mauvaise, pour tous les deux. Quand on voit les caméras embarquées, elle a été assez violente”, a-t-il néanmoins ajouté.
Sur ce point, tout le monde s’accorde aisément. Joan Mir, qui se trouvait aux premières loges, a confirmé avoir assisté à une scène qui aurait pu se finir plus mal encore : “Personne ne veut que quelque chose comme ça arrive. Je suis sûr que Bezzecchi ne voulait pas de ça parce que la vitesse est très élevée à cet endroit. Bezzecchi ne s’attendait probablement pas à la vitesse de Marc et il l’a heurté par derrière. Ce sont des choses qui peuvent arriver, mais cette fois, c’était très dangereux.”
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |