Mir parmi les leaders : “Pour mon mental, pour l’équipe, c’est super important”

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

On n’avait jamais vu Joan Mir à pareille fête sur la Honda. Jamais mieux qualifié qu’au cinquième rang avec la moto japonaise, il a profité de la course à domicile du constructeur, sur un circuit de Motegi dont il est propriétaire, pour s’inviter en première ligne – ce qu’il n’avait fait qu’à deux reprises dans sa carrière, chez Suzuki.

Lors du sprint, Mir n’a pas pu conserver sa deuxième place, obtenue entre les pilotes Ducati. Il est resté à cette position au départ mais n’a pas pu suivre le rythme de Pecco Bagnaia, et a été doublé par Pedro Acosta puis Marc Márquez. Ce dernier a ensuite dépassé Acosta, presque redevenu une proie pour Mir, mais l’écart était trop grand.

“J’étais un peu trop loin à trois tours de la fin et je n’ai pas pu revenir sur Pedro”, a déploré Mir. “Mais c’était fun de pouvoir se battre pour le podium, même si c’était une course dans laquelle j’ai attaqué à 120% en permanence. Il ne restait rien à la fin, le pneu était cuit, mais je me sens bien.”

“Normalement, un sprint est toujours chaotique, avec des chutes, pas aujourd’hui, en tout cas devant”, a ajouté le champion du monde 2020 face à la presse internationale, dont Motorsport.com. “Devant, c’était super propre ! Je m’attendais à une erreur de quelqu’un mais il n’y en a eu aucune. Je pense que c’est notre chance pour nous battre avec Pecco, en particulier.”

“Ils étaient à un autre niveau aujourd’hui. J’ai essayé de rester avec Pecco dans les premiers tours mais il pilotait très bien et il faisait la différence en sortie de courbe, même chose avec Marc quand il m’a doublé.”

Joan Mir, Honda HRC

Joan Mir

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Finalement quatrième, Mir peut néanmoins se satisfaire d’avoir vécu ce qui a probablement été sa plus belle journée chez Honda : “On en est proches ! Je suis heureux.”

“Sincèrement, quand on a le podium si proche, j’ai quelque chose au fond de moi qui fait que je ne suis pas satisfait à 100% mais je suis content parce que dans la situation dans laquelle on était ces dernières années, et la malchance que j’ai eue dans beaucoup des derniers Grands Prix, pouvoir enfin assembler quelque chose est incroyable. On s’est battu très dur. J’ai vraiment pris du plaisir et tout ce qu’on pourra faire demain sera juste un cadeau.”

Lorsqu’il a fait son arrivée chez Honda, il y a deux ans et demi, Joan Mir a été confronté aux difficultés du constructeur et a souvent dû batailler en fond de classement. Se retrouver à lutter pour les premières places, sans avoir à profiter de soucis pour des rivaux, est un signe très prometteur des récents progrès effectués par la marque.

“Il faut qu’on soit satisfaits et heureux de notre travail. Je suis très content pour moi, pour les gens chez Honda parce qu’on attendait de tels résultats depuis très, très longtemps. Si rien ne se passe, comme aujourd’hui, on a montré ce qu’on peut faire. En termes de confiance, pour mon mental, pour l’équipe, c’est super important.”

Marc Marquez, Ducati Team, Joan Mir, Honda HRC

Marc Márquez et Joan Mir

Photo de: Dorna

Joan Mir s’est même retrouvé à la lutte avec son ancien coéquipier, Marc Márquez, en route pour le titre ce week-end, mais il n’a “rien” ressenti de particulier en se battant face à lui : “Pour moi, pendant une course, il n’y a personne, juste des pilotes, donc je ne me soucie pas de qui est devant.”

Márquez a dû s’employer pour doubler Mir, avec plusieurs tentatives et finalement un block-pass, que le pilote Honda n’a pas jugé antisportif : “C’était dans la limite. C’est dur de doubler ici, parfois il faut faire ce genre de dépassement, sinon on ne double pas. Maintenant, notre moteur est un peu plus puissant et avec ces lignes droites courtes, c’est difficile de doubler juste avec l’aspiration. Je n’ai rien à dire à ce sujet.”

“Oui, ça m’a fait perdre beaucoup de temps, lui aussi, il a perdu beaucoup de temps avec ça. C’est la course, on a produit du bon spectacle et j’espère que demain, je pourrai lui faire un block-pass. On verra !”

Mir incertain de ses chances pour la course

Pour cette course principale, Joan Mir ignore encore s’il parviendra à préserver suffisamment le pneu arrière, très probablement le medium, et à décrocher un aussi bon résultat que ce samedi : “Il faudra beaucoup contrôler, et je ne sais pas si j’ai la marge pour contrôler, donc on verra.”

Joan Mir, Honda HRC

Joan Mir

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Mir s’attend aussi à devoir composer avec des vibrations, qui n’ont pas encore totalement disparu sur la Honda, même si le phénomène devrait être moins prononcé avec l’usure des pneus : “C’est une chose qu’il faut encore améliorer mais j’ai été super motivé pour me maintenir là, et j’ai essayé de faire la différence au freinage parce que les vibrations sont très, très difficiles à gérer.”

“C’était un cauchemar pour moi depuis deux ans et la moto fonctionne très bien mais on a encore des choses à améliorer pour ces vibrations. Ce sera mieux en fin de course. Avec la vitesse que l’on perd un peu en fin de course, les vibrations sont moins fortes.”

Le Majorquin promet en tout cas de continuer à assurer le spectacle : “Pour demain, je pense qu’on aura une bonne bagarre. Je pense qu’on se battre avec les autres, avec Acosta, avec Morbidelli. Ce sera une course divertissante, c’est sûr !”

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud
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