Atteindre le MotoGP est-il “plus difficile” pour les Espagnols ?

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Les pilotes espagnols sont surreprésentés en championnat du monde. Dès le plus jeune âge, ils bénéficient de plusieurs filières efficaces et de catégories très structurées dans leur pays natal, dont certaines directement organisées par Dorna Sports, promoteur des plus compétitions, jusqu’au MotoGP. En catégorie reine, neuf des 22 titulaires sont ainsi de nationalité espagnole, et trois pilotes d’essais – les frères Espargaró et Augusto Fernández – sont parfois au départ cette année.

Cette hégémonie se retrouve dans les plus petites catégories. En Moto3, sept pilotes sur 25 sont espagnols, soit près d’un tiers. En Moto2, on approche de la moitié du plateau, avec 12 pilotes espagnols sur les 28 engagés à l’année. Mais cette catégorie vit une situation paradoxale : les deux premiers du championnat, les Espagnols Manuel González et Arón Canet, voient une arrivée en MotoGP barrée pour 2026.

Le premier a discuté avec Yamaha mais devra attendre 2027 pour espérer une promotion, tandis que le second a dû opter pour une septième saison en Moto2 en 2026. Le seul pilote promu du Moto2 devrait donc être le Brésilien Diogo Moreira, dont la confirmation est attendue chez LCR, ce qui signifie qu’il n’y aura aucun rookie espagnol au début de la saison prochaine… une première depuis 2018.

“Avec un passeport espagnol, c’est un peu plus difficile d’être en MotoGP”, a ainsi assuré Marc Márquez en conférence de presse à Barcelone. La déclaration a de quoi surprendre tant ils sont nombreux sur les circuits, mais plus qu’une difficulté directement liée à la nationalité, le leader du championnat semble surtout faire référence à la concurrence entre eux.

Car si les pilotes espagnols peuvent profiter de filières, structures et sponsors nationaux, leur surreprésentation tient aussi à une culture de la moto très présente dans le pays, qui rend les candidats nombreux… et donc les places convoitées.

“Je ne sens pas que c’est plus difficile maintenant”, a tempéré Jorge Martín, qui a fait face à la concurrence de ses compatriotes au cours de sa carrière : “Quand j’essayais d’arriver en Rookies Cup, c’était déjà plus difficile en étant espagnol, mais ça m’a rendu meilleur parce qu’il fallait tout le temps être devant. Si on a le talent, on arrivera quelle que soit sa nationalité, mais il y a des fois où c’est un peu plus difficile.”

Manuel Gonzalez, Liqui Moly Dynavolt Intact GP

Manuel González mène le Moto2 mais devra y rester en 2026.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Márquez partage le point de vue selon lequel la nationalité compte peu quand le talent est présent, et l’octuple champion du monde rappelle que les places sont chères en raison de la stabilité dans les contrats : “Si on plus de talent, on arrive immédiatement – ça ne veut pas dire que Manu n’est pas un pilote talentueux – mais le fait que la plupart des contrats soient en place pour l’an prochain rend cela encore plus difficile. Il aura une nouvelle chance en 2027. Ça sera peut-être mieux pour lui parce qu’on passera aux Pirelli [qu’il utilise déjà en Moto2].”

Pedro Acosta est ainsi lui aussi convaincu qu’il ne faudra pas attendre longtemps pour voir un Espagnol, Manuel González en l’occurrence, arriver en MotoGP.

“Je pense que ce ne sera qu’un petit obstacle dans sa carrière”, a estimé le pilote KTM. “On a vu la vitesse de Manu en Moto2 et au final, je pense que ça le rendra meilleur. Il aura un peu plus d’expérience dans une plus petite catégorie, il aura fait plus de tours. Déjà connaître les pistes avec une moto plus lente, comme le Brésil l’an prochain, pourrait aider, parce que ce n’est pas du tout facile sur une MotoGP. Je pense que ça peut le rendre meilleur.”

Lire aussi :

Dans cet article

Soyez le premier informé et souscrivez aux alertes mails pour recevoir les infos en temps réel

Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud
Retour en haut