Mir certain que Honda a le rythme pour faire “mieux qu’un top 5”

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Cela ne se reflète peut-être pas dans le résultat brut, mais le GP de Catalogne a été très prometteur pour Honda. La course de Johann Zarco a illustré cette situation : le Français a certes chuté mais il était remonté jusqu’au cinquième rang et sentait des progrès grâce à un nouveau bras oscillant. Dans l’équipe officielle, les deux pilotes ont eux aussi réalisé des performances encourageantes sans pour autant concrétiser.

Parti dixième, Luca Marini occupait la sixième place en début d’épreuve, avant de prendre l’avantage sur Fabio Quartararo. Il a été doublé par Zarco mais après la chute de ce dernier, il a longtemps occupé la cinquième place… pour finalement dégringoler au huitième rang dans les deux derniers tours, son pneu arrière ayant été trop sollicité. L’Italien s’est néanmoins satisfait de sa prestation.

“Sur cette piste difficile pour nous, on ne s’attendait pas à ce genre de performance, donc je suis vraiment, vraiment content de notre travail”, a souligné Marini. “On a toujours été bien placés. C’était encore une bonne course.”

“Le départ a été fantastique, puis j’ai perdu un peu de temps avec Fabio et Johann. Une fois seul, quand j’ai vu que Pedro souffrait avec le pneu arrière – parce que je savais qu’il avait le tendre – je me suis dit ‘OK, essayons de le rattraper’. J’ai donc peut-être trop sollicité le pneu arrière dans les quatre derniers tours, j’avais un pneu arrière totalement détruit.”

“C’était impossible de garder ma place en fin de course, mais je suis content d’avoir tenté ça parce que c’est important pour nous de comprendre comment mieux gérer le pneu arrière. Parfois, on a un peu de mal dans ce domaine et il faut que l’on comprenne pourquoi.”

Luca Marini, Honda HRC

Luca Marini

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Sur la seconde Honda officielle, Joan Mir a payé son départ en 20e position, conséquence de qualifications difficiles et d’une pénalité de trois places pour avoir gêné Jorge Martín en Q1. Il a pu remonter en 12e position, avec le sentiment qu’il aurait pu faire mieux.

“Sincèrement, c’était une bonne bagarre”, a commenté Mir. “J’ai pu rouler à un bon rythme, toujours meilleur que celui du pilote devant moi. Cela a donné une course offensive, pas défensive – celles dans lesquelles on souffre plus habituellement.”

“On ne peut pas dire que c’était une mauvaise course, mais j’ai été encore été pénalisé par un mauvais départ et par le fait de partir 20e. Ce sont les deux choses principales. Si on prend un aussi bon départ que Pecco [Bagnaia]… Je n’avais pas un plus mauvais rythme que le sien, par exemple.”

Mir pense que l’enchaînement des tours samedi matin en EL2, séance dont il a été le plus rapide, montre que Honda tient le bon bout : “En étant seul, on a commencé à voir un rythme sérieux, un rythme qui, si tout est sous contrôle, permettra de faire des courses solides, mieux qu’un top 5.”

Ce top 5 est-il désormais un objectif réaliste pour Honda ? “Je pense que oui”, a confirmé Marini, appuyant les propos de son coéquipier. “Si on arrive à partir sur les deux premières lignes. Je pense qu’actuellement, le top 3 ou 4 a quelque chose en plus à chaque course, alors que dans le deuxième groupe, ça dépend toujours beaucoup des qualifications. Si on part devant, il y a toujours une opportunité de rester dans le top 5.”

Joan Mir, Honda HRC

Joan Mir

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Mais pour partir devant, il faudra encore améliorer les performances de la moto sur un tour selon Mir : “Je ne sais pas vraiment ce qui manque, peut-être l’association du grip et du couple en sortie de courbe, et un peu de turning – les autres motos ont beaucoup progressé dans le turning dans les dernières courses. On n’a pas beaucoup progressé dans ce domaine, mais en termes de rythme, on peut le faire.”

Et pour améliorer sa moto, Honda est encore contraint de faire des expérimentations pendant les week-ends de course. Mir sent que cette situation a joué contre lui à Barcelone : “Je sens que mon week-end a un pu été pénalisé par le fait qu’on faisait des essais, plus que ce qu’il faudrait. Normalement, après la mi-saison, on a une bonne base sur la moto et il faut juste la comprendre et attaquer – un clic vers le haut, un clic vers le bas. Ça n’a pas été le cas cette fois. On a modifié la géométrie, on a changé beaucoup de choses, et on a progressé mais la route est longue.”

Un châssis que Honda doit encore comprendre

À Barcelone, ces évaluations tournaient beaucoup autour du nouveau châssis. Marini en dispose depuis le Red Bull Ring et Mir depuis le Balaton Park. En Catalogne, les deux pilotes ont encore brièvement fait des comparaisons avec l’ancienne version, travail qu’ils avaient prévu de continuer sur le circuit lundi, pour un test auquel Yamaha prenait également part afin que ses titulaires découvrent son V4.

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Ces dernières semaines, Marini s’est montré assez indécis sur le gain apporté par ce châssis et Mir semblait encore moins convaincu en Hongrie, mais le Majorquin estime désormais qu’il doit surtout trouver de nouveaux repères : “Ce n’est pas un élément que l’on met en piste et avec lequel on se sent immédiatement bien. Il faut un peu travailler, gagner en confiance avec. Je fais des essais en piste.”

“Ce n’est pas une chose qui me vient très naturellement, je ne me sens pas très, très bien avec [ce châssis] actuellement, et je pense que ça nuit un peu à mon point fort, la fin du freinage. Je ne peux plus le faire avec ce châssis. Le turning naturel a l’air légèrement meilleur mais habituellement, je tourne plus tôt. Maintenant, OK, je tourne plus, mais je veux tourner [avant]. On essaie de comprendre.”

Joan Mir, Honda HRC

Joan Mir

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“Je ne sais pas si on atteindra les performances de l’autre, mais en termes de rythme, [samedi] matin je me sentais très bien, donc je dirais qu’on a peut-être trouvé quelque chose”, a précisé Mir. “En termes de tours rapides, je n’ai pas encore la même confiance qu’avec l’autre. On travaille, on s’en occupe.”

Marini voulait de son côté attendre le test de lundi pour confirmer le potentiel du châssis, ainsi que du nouveau bras oscillant. Mais comme son coéquipier, il a disputé le week-end sans certitude que la nouvelle version de la moto est la plus efficace.

“Selon moi, il n’y a pas une grosse différence, il y a du positif et du négatif. Pour moi, c’est un peu moins bon pour le trail breaking, alors que quand on relâche [les freins] et qu’on est sur l’angle, c’est mieux. Mais il faut une meilleure compréhension. Ce sera important de le tester lundi pour avoir des informations pour le développement du châssis.”

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud
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