Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Pedro Acosta cherche à se montrer sous un nouveau jour. Dans la première partie de la saison, le pilote KTM a multiplié les critiques face au niveau du constructeur et les doutes l’ont poussé à discuter avec VR46, ce qui a passablement agacé KTM.
Les patrons de la marque autrichienne souhaitaient aussi qu’Acosta apprenne à se canaliser en piste, puisqu’il continuait à traîner une réputation de pilote gâchant des occasions avec des chutes. L’intéressé pense avoir appris de ces échanges, et voit désormais la vertu d’une approche plus mesurée.
“Vous n’imaginez pas le nombre de discussions que nous avons dans le garage, parce que je ne fais pas ce qu’ils me demandent”, a reconnu Acosta. “Un style naturel, c’est une chose que l’on ne peut pas masquer. Mais j’essaie vraiment énormément.”
“On sait à quel point ma relation avec KTM était tendue en milieu de saison. Après Brno, on a eu une réunion avec Pit [Beirer], pour essayer de tout calmer et repartir. Je leur ai demandé beaucoup de choses, ils m’ont demandé beaucoup de choses, et je pense que maintenant, tout le monde donne un peu. Il faut aller de l’avant.”
Acosta a été recadré par le grand management de KTM mais aussi couvé par Aki Ajo, devenu team manager de l’équipe officielle cette année, après avoir été le patron de l’Espagnol lors de ses campagnes victorieuses en Moto3 puis en Moto2. Le dirigeant l’a conseillé quand il avait du mal à vivre la baisse de forme de KTM.
“Je suis peut-être plus positif depuis une discussion avec Aki, pour voir le projet différemment et devenir plus fort. Comme je l’ai souvent dit en début d’année, je n’avais pas eu de mauvaise saison avant celle-ci. Je vivais dans un conte de fées.”

Pedro Acosta
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Tout était facile et cette année, je dois dire que j’apprends plus que lors de mes quatre années dans le championnat. Je donne plus que quand j’ai gagné mon dernier championnat en Moto2.”
Dans une journée classique pour Pedro Acosta, j’aurais fini dans les graviers.
Pedro Acosta estime que cette nouvelle approche s’est traduite dans sa performance au Red Bull Ring. Après avoir pris la troisième place de la course sprint, il a joué le podium le lendemain mais n’a rien pu faire face à la remontée de Fermín Aldeguer. Il a préféré accepter sa quatrième place, reconnaissant qu’une course similaire se serait probablement conclue sur une chute il y a peu de temps.
“Parfois, on n’a pas les sensations et on tente, on tente, on tente, de plus en plus fort. [Au GP d’Autriche], je dois être sincère : dans une journée classique pour Pedro Acosta, j’aurais fini dans les graviers. Je me serais battu pour ce podium en donnant tout. Mais parfois, il faut se dire que quand on regarde le mot championnat au dictionnaire, c’est plus qu’une course. Maintenant, on revient à hauteur du top 5 [du championnat pilotes].”
Acosta compte désormais autant de points que les deux pilotes VR46, et mise sur cette nouvelle régularité pour faire la différence : “Maintenant, on cherche cette constance, on essaie d’être constants sur toutes les pistes. On est passés d’une piste très différente, Brno, à [Spielberg]. J’ai été performant sur les deux. Peut-être que cette nouvelle façon de piloter aide plus sur ces pistes avec des enchaînements.”

Pedro Acosta (KTM).
Photo de: Rob Gray / Polarity Photo
Cette nouvelle approche est aussi le fruit des déconvenues des dernières courses. Le Grand Prix d’Allemagne semble avoir été un déclic pour Pedro Acosta, lorsqu’il a fait un passage hors piste le samedi et qu’il est tombé le dimanche.
“On fait de bonnes courses depuis Assen environ. C’était dur d’avoir deux chutes au Sachsenring mais les performances étaient bonnes pendant le week-end. Il faut continuer dans cette direction qui a l’air de fonctionner.”
“Quand on ne contrôle pas quelque chose, on ne peut pas attaquer de plus en plus”, estime désormais Acosta. “Parfois, comme je le disais au Sachsenring, on tombe et on perd plus que ce que l’on gagnerait en attaquant moins. Ce n’était peut-être pas un podium au Sachsenring, mais c’était un top 5, et j’ai pris un point dans le sprint et zéro en course principale. Parfois, il est plus positif d’être plus calme.”
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |