Les aventures rocambolesques d’Álex Márquez pour se qualifier

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Il s’en est fallu de peu pour qu’Álex Márquez voie se terminer sa série de qualifications directes pour la Q2. Lui et son frère Marc sont les deux seuls pilotes à ne jamais avoir manqué le top 10 qualificatif le vendredi depuis le début de la saison… Alors, lorsque la Ducati #73 s’est retrouvée dans les graviers à sept minutes de la fin de la séance, cet après-midi à Brno, tandis qu’elle n’occupait que la 11e position au classement, tout laissait penser que l’Espagnol allait devoir passer par la Q1 demain.

C’était sans compter sur ses qualités de sprinteur et son opportunisme ! Álex Márquez s’est retrouvé dans une situation plutôt rocambolesque, dont il s’est sorti avec brio. “Quand je suis tombé, le premier scooter que j’ai vu était celui de Pecco [Bagnaia], avec son père. Je m’entends bien avec lui, hein, mais je me suis dit que ça ne serait peut-être pas une situation très facile pour lui !,” commence-t-il à raconter, dans un récit qui tourne vite au sketch.

Car une fois qu’il a trouvé un autre scooter pour quitter le lieu de son accident, le pilote Gresini a dû faire face à une autre complication… “J’étais avec un commissaire, or ça fait cinq ans qu’on n’était pas venus ici et ils ont changé certaines routes de service. Et quand je suis arrivé à l’extérieur du virage 3, il n’a pas pu passer. La voie de dégagement a été agrandie et on ne peut plus passer en scooter.”

“Du coup, j’ai traversé en courant, puis j’ai vu un scooter et je me suis dit ‘allez’… Le gars l’a préparé pour moi, mais je crois qu’il se disait qu’il allait monter avec moi, alors quand il a fait ce geste [celui de monter sur le scooter], j’ai accéléré et ciao ! C’était marrant !”

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Álex Márquez était donc seul au guidon pour finir le trajet qui devait le ramener vers son stand et il n’a pas vraiment fait dans la dentelle. “Dans le paddock, je suis allé vite, il y avait des gamins et j’étais là, bip bip bip, à essayer de les éviter ! J’espère ne pas rééditer cette situation !”, avoue le pilote, pantois.

“J’ai pris beaucoup de risques avec la MotoGP aujourd’hui, mais je dirais que j’en ai pris encore plus avec le scooter ! C’est une situation qui est marrante quand tout se termine bien mais ça n’est pas une situation qu’un pilote veut vivre.”

Et ça s’est effectivement bien terminé car Álex Márquez a fini par faire irruption dans son stand et immédiatement sauter sur sa seconde moto, que son équipe avait parfaitement préparée. Il restait alors trois minutes et cela lui a suffi pour boucler un dernier tour et améliorer son temps, arrachant ainsi une place dans le top 10 salvateur.

 

“J’ai vu sur les images TV que quand je suis tombé, ils ont indiqué très vite que les frères Márquez étaient les seuls à être toujours allés en Q2. C’était trop tôt, allez vous faire voir !”, fait-il remarquer dans un éclat de rire au site officiel du MotoGP.

“Franchement, j’ai pris beaucoup de risques avec le scooter mais je dois remercier l’équipe parce que la moto était prête quand je suis arrivé, et surtout ils ont été très malins et ils ont laissé le pneu medium à l’arrière. C’est grâce à ça que j’ai réussi à gagner trois dixièmes sur mon chrono précédent et que j’ai pu aller en Q2. J’en suis content. Ça n’était pas la meilleure situation pour faire un time attack, mais on a été bons.”

Alex Marquez, Gresini Racing

Álex Márquez n’a donc encore jamais manqué la Q2 cette saison.

Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“C’est une chose à laquelle je fais toujours très attention”, précise le cadet des frères Márquez, qui a été à bonne école. “Quand j’étais en Moto2, je voyais que dans le box de Marc, il est arrivé souvent que son équipe soit prête avec ses deux motos. Alors, souvent, j’ai dit à mon équipe de préparer l’autre moto, car je sais que ça peut arriver et il est important d’être prêt. Quand on se bat pour quelque chose d’important, tous les détails comptent.”

Pour autant, le pilote Gresini doutait grandement de réussir à sauver sa place, mais il a fini par être soulagé grâce à l’excellent tour qu’il a bouclé. “Quand je suis tombé, il restait sept minutes, et quand je suis revenu en piste, les conditions avaient beaucoup changé. Je ne savais pas où c’était plus mouillé ou plus sec, donc je me suis dit que j’allais essayer de prendre des risques et si je tombais à nouveau, tant pis. C’était un tour, je me suis donné à 100%, j’ai essayé de ne pas faire d’erreur et de finir.”

Comment parvient-on à rester calme dans une telle situation ? “On ne l’est pas. On n’a pas le temps de se dire ‘OK, je dois me calmer’. On est lancé et on se dit qu’il faut y aller. Quand j’ai passé le drapeau à damier, je pensais que ça n’allait pas suffire, je croyais que les autres allaient améliorer beaucoup plus que ça, mais ensuite j’ai vu P9 sur l’écran géant et j’étais super content.”

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa
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