L’émotion de l’ancien ingénieur de Márquez en repensant au GP qui a tout changé

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

La saison 2025 restera dans les tablettes comme celle du premier titre de Marc Márquez avec une autre marque que Honda. Lié au constructeur japonais dès son accession à la catégorie reine, le pilote au légendaire numéro 93 s’imaginait faire toute sa carrière avec la marque, entouré par un groupe technique en qui il avait pleine confiance.

Cette famille qu’il s’était constituée était emmenée par Santi Hernández, son chef mécanicien attitré dont il a dû se séparer il y a deux ans lorsqu’il a choisi de rompre avec Honda pour tenter de relancer sa carrière chez Ducati. Bien qu’ils aient pris des chemins différents, les deux hommes comptent toujours beaucoup l’un pour l’autre, unis par un lien très spécial après 13 ans de collaboration, d’abord en Moto2 puis en MotoGP.

Ensemble, ils ont tout gagné, cumulant notamment six titres dans la catégorie reine entre 2013 et 2019, mais ils ont aussi expérimenté l’aspect le plus rude de ce sport, lorsque Márquez s’est blessé à Jerez au début de la saison 2020. La suite a été marquée par une longue convalescence et une série d’opérations au bras droit pour permettre au pilote de retrouver sa mobilité et tout simplement de continuer à courir.

Deux ans après leur séparation, c’est avec émotion que Santi Hernández se retourne sur le passé dans le documentaire Volver, diffusé en Espagne par DAZN et qui retrace le parcours de Marc Márquez jusqu’à son retour au sommet avec son neuvième titre décroché cette saison. Très ému face aux caméras, l’ingénieur évoque le moment où son pilote a retrouvé son niveau physique en 2023 mais s’est alors heurté à une Honda qu’il ne contrôlait plus et dont l’infériorité en termes de performances était devenue rédhibitoire.

“Logiquement, en 2023, quand il revient après avoir subi une nouvelle opération et une nouvelle convalescence, remonter sur la moto et ne pas obtenir les mêmes résultats… Parce qu’avant, il disait encore : ‘C’est parce que mon bras ne va pas bien, ça doit être à cause de mon bras’. Là, tu te fais opérer à nouveau, on te dit que ton bras ne sera plus jamais comme avant, mais que tu n’es plus limité”, commence à expliquer Santi Hernández.

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“Oui, il y a des limites, c’est clair. C’est comme ça, ça ne sera plus jamais comme avant. Mais tu te rends compte que tu reviens, et tu te dis : ‘Mince, ce n’était peut-être pas la bonne solution. Peut-être que c’est la fin pour moi, peut-être que c’est moi’. Il commence à douter, à voir que les résultats ne sont pas au rendez-vous.”

“Les chutes s’enchaînent, et il arrive à un point où il se dit : ‘C’est moi. C’est peut-être moi. Ma carrière sportive est peut-être terminée. Je dois tourner la page et peut-être rentrer chez moi’. Ce sont des moments où l’on voit que Marc touche le fond. L’Allemagne, en 2023, ça a été un week-end de…”

Marc Marquez a subi cinq lourdes chutes pendant le week-end du Sachsenring en 2023, au point de renoncer à la course.

Marc Márquez a subi cinq lourdes chutes pendant le week-end du Sachsenring en 2023, au point de renoncer à la course.

Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Santi Hernández ne peut alors plus contenir son émotion. S’il est si bouleversé, c’est que l’ingénieur fait référence à l’un des pires week-ends qu’ait pu connaître Marc Márquez en MotoGP. Il se trouvait pourtant sur l’un de ses circuits préférés, le Sachsenring, où il avait gagné à 11 reprises au cours de sa carrière. Mais l’édition 2023 fut un véritable calvaire pour lui : après une violente chute lors des essais du vendredi, dans laquelle il a involontairement emmené Johann Zarco au sol, l’Espagnol est tombé trois autres fois le samedi, puis encore une fois le dimanche matin au warm-up.

Bien qu’il ait été déclaré apte à courir en dépit d’une petite fracture du pouce, Marc Márquez a réuni son équipe ce jour-là et, estimant qu’il avait assez souffert, il a annoncé ne pas vouloir prendre le départ de la course. On peut dire que c’est ce jour-là qu’il a véritablement touché le fond, ce qui allait le mener, quelques mois plus tard, à ses adieux à Honda.

En partant pour le team Gresini, et par extension en rejoignant le groupe Ducati, Marc Márquez a dû renoncer à son salaire pendant un an mais aussi à la quasi-totalité de son groupe technique. Celui-ci a ensuite été associé à Joan Mir, avec qui Santi Hernández travaille toujours aujourd’hui. Le lien entre eux perdure néanmoins, même si le #93 est venu s’apposer sur une Ducati et si le nom de Márquez a retrouvé les sommets.

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Rubén Carballo Rosa
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