Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Jorge Martín a enfin lancé sa saison en marquant ses premiers points avec l’Aprilia flanquée de son numéro un de champion du monde. Depuis qu’il l’a obtenu, on avait très peu vu l’Espagnol, son nom ayant surtout fait les gros titres à cause de ses nombreuses, et parfois graves, blessures dans une accumulation de chutes, puis lorsqu’il a cherché, en vain, à se libérer de son contrat avec le constructeur italien.
En retrouvant le paddock, jeudi, il s’était longuement expliqué sur tout ce qu’il a traversé ces derniers mois et qui l’a poussé à lancer cette démarche auprès d’Aprilia. Une manière pour lui de tourner la page, à défaut de véritablement faire son mea culpa. À l’issue du week-end, il assure que ses liens avec son équipe sont désormais établis et solides, point de départ qu’il attendait pour se tourner vers la seconde partie de l’année dans un état d’esprit plus positif.
Jorge, tu finis avec un très bon résultat !
Tout d’abord, je suis reconnaissant d’être ici aujourd’hui, d’avoir fini la course. C’était un week-end vraiment tendu, parce que c’était vraiment imprévisible avec tout ce que je ressentais. Avant la course, j’ai beaucoup pleuré avec ma famille dans le motorhome, quand j’ai mis la combinaison, car ce que j’ai traversé a été difficile. Mais c’était bien d’évacuer ces émotions et de se focaliser sur la course.
Te voici donc désormais de retour. Ça a dû être un week-end difficile. Comment ça s’est passé aujourd’hui ?
C’est bien. Je suis fier du travail qu’on a fait avec l’équipe, on a commencé à trouver cette confiance avec Aprilia et c’est très important. Aujourd’hui, c’était super. J’ai pris un très bon départ, j’ai essayé de trouver ma place dans le peloton et ensuite d’être très constant. La course a été longue. Je ne savais pas à quoi m’attendre après dix tours [la longueur du sprint de samedi, ndlr]. Je me disais que mon physique ou peut-être les pneus allaient se dégrader plus que ça, mais au lieu de ça, j’ai réussi à me montrer vraiment constant tout au long de la course. Alors je suis content, et j’espère qu’on pourra continuer à progresser dans les prochaines courses.
Marco Bezzecchi est monté sur le podium, Raúl Fernández a obtenu un bon résultat aussi et tu as fait septième, en ayant passé beaucoup moins de temps sur la moto, alors peut-on dire que le package fonctionne ?
Oui, le package est bien meilleur que quand je suis parti, au Qatar, c’est certain à 100%. Maintenant, c’est à moi de m’améliorer, de m’habituer à cette moto. Je crois que je suis un peu plus fort à chaque tour que je fais. J’arrive à freiner plus fort, à ouvrir les gaz un peu plus tôt. Donc c’est juste une question de temps pour que je puisse me battre dans le groupe, juste le temps de m’habituer.
On forme une super équipe. C’est difficile à croire, mais en trois jours seulement, je me sens à la maison.
Tu as été fêté par Aprilia à ton retour au box. Qu’est-ce que ça t’a fait ?
C’est fantastique ! On forme une super équipe, une super famille. C’est difficile à croire, mais en trois jours seulement, je me sens à la maison. J’en suis fier et il faut maintenant qu’on continue à travailler sur le fait de former un groupe, une famille, parce que c’est très important d’avoir la confiance pour l’avenir.
Vendredi, c’était peut-être un peu plus tendu, [mais] samedi c’était mieux, et aujourd’hui c’était encore un peu mieux. Donc, bien sûr, maintenant il faut que l’on bâtisse la confiance mutuelle. Je sais qu’ils croient beaucoup en moi, et je crois en eux et dans le projet à présent. J’ai vraiment confiance dans le fait que le potentiel est immense, on peut le voir avec Marco. Il faut juste que je réduise l’écart avec lui. Et alors, je me battrai pour des victoires.
Donc tu as pris la bonne décision ?
Oui, je pense que j’ai pris la bonne décision. On ne le saura jamais mais je suis heureux là où je suis. Je sais que la moto est très compétitive, [je sais que] je suis compétitif au fond de moi – à l’extérieur aussi, mais l’important c’est qu’à l’intérieur, je sens que j’ai toujours ce “gaz” et que je peux arriver au sommet.

Jorge Martín dit former à présent une famille avec Aprilia.
Photo de : Aprilia Racing
Hier, tu disais que ta place d’arrivée n’aurait pas vraiment d’importance et que tu avais surtout besoin de faire des tours. Finir septième, c’est probablement mieux que ce que tu espérais…
Oui. Finir septième ou dixième n’a pas vraiment d’importance pour le moment, mais c’était mieux qu’attendu. Par rapport à la course d’hier, avec la 11e place et les difficultés que j’ai eues à la fin, aujourd’hui je me suis senti bien mieux avec le medium. J’ai un peu changé de style de pilotage parce que je suis un pilote qui gagne du temps sur l’accélérateur à la sortie des virages. Mais hier, je chauffais trop le pneu arrière. Aujourd’hui, j’ai un peu essayé de changer, d’être plus doux sur l’accélérateur et ça a payé en fin de course. Comme je l’ai dit pendant le week-end, c’est une question de temps. Je dois comprendre la moto, l’équipe et tous les jours je progresse. C’est la seule façon d’avancer.
La moto a-t-elle beaucoup changé pendant la course ?
Non. En fait, j’ai été impressionné. La gestion du pneu arrière était très bonne, c’était vraiment constant. Même en fin de course, dans la dernière partie, j’ai pu avoir le rythme du troisième ou du quatrième, en 1’54″6/1’54″7, donc j’en suis satisfait. Et dans les tout derniers tours, j’avais suffisamment de rythme pour être un peu plus tranquille.
Tu as eu l’impression que c’était moins physique, moins tendu sur la moto aujourd’hui après avoir fait le sprint ?
Oui. Le premier jour, je faisais des runs de quatre tours ; hier, dix, c’était dur ; et aujourd’hui, 21, ce n’était pas si difficile. Bien sûr, les sept ou huit premiers tours ont été difficiles dans le groupe mais ensuite, j’ai pu conserver cette régularité jusqu’à la fin de la course et comprendre comment piloter la moto de façon moins physique.
Te sens-tu plus fatigué aujourd’hui qu’hier ?
Non. Hier, je me sentais vraiment, vraiment mal. Je pense que c’était aussi en raison de la dégradation du pneu arrière, j’avais du mal à piloter la moto. Aujourd’hui, j’ai changé quelque chose sur la moto qui m’a permis de piloter de façon plus fluide et plus proche de mon style. Désormais, il s’agit plus de [trouver] de petites choses qui vont m’aider à piloter plus facilement et à être constant.
VIDÉO – RÉSUMÉ : Les meilleurs moments du GP de République tchèque
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Fabien Gaillard |