Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Pedro Acosta a vécu un drôle de sprint au GP de République tchèque 2025 de MotoGP. Auteur d’un excellent départ depuis la troisième ligne, le pilote KTM s’est retrouvé dès le premier virage en position de menacer et de dépasser Fabio Quartararo, ce qu’il a fait à l’entame du second tour. Il semblait alors assez clair que l’Espagnol avait atteint son plein potentiel à la régulière puisque, devant lui, les Ducati officielles se faisaient un malin plaisir de s’échapper.
Puis, à partir du cinquième tour, la course est entrée dans une phase étonnante : Pecco Bagnaia, second dans un no man’s land et qui a compté jusqu’à 1,1 seconde d’avance sur Acosta, s’est mis à regarder derrière et à ralentir pour le laisser passer. Alors second sans combattre, celui que l’on surnomme le “requin de Mazarrón” n’a pas eu non plus à aller lui-même chercher sa proie suivante. Non, un tour après son coéquipier, Marc Márquez – qui disposait de 2,7 secondes de marge – a ralenti à son tour pour se placer dans le sillage de son compatriote. Acosta se retrouvait alors leader surprise du sprint.
Bien entendu, comme Márquez l’a déjà montré cette saison, il n’a encore eu aucun mal, dès que la menace d’une pénalité pour pression pneumatique trop basse était écartée, à reprendre sans coup férir la tête de la course, ce qu’il a fait dans l’avant-dernier des dix tours avant de s’imposer. Mais cette deuxième place a tout de même ravi un Acosta dont la première moitié de saison aura surtout été marquée par ses difficultés à accepter le niveau de performance de la KTM et ses envies d’ailleurs, mais aussi un arm-pump qui a forcément plombé son début de campagne.
“C’est super ! Ça a clairement été le début de saison le plus sombre de ma carrière et c’est super d’être de retour, de me battre comme ça”, a-t-il lancé pour le MotoGP, sans pour autant perdre sa lucidité : “Ça n’est pas très vrai que j’ai ‘mené’ [il fait des guillemets avec les doigts en le disant], mais c’était bien quand même de faire des tours devant. Si on exclut Marc, je pense que j’étais le plus compétitif parce que je me suis creusé une avance sur le troisième et le quatrième. Donc on peut s’estimer satisfaits, on a fait du bon boulot depuis Le Mans et ma blessure au bras, et il faut continuer maintenant.”
Acosta n’a jamais cru à la victoire

Pedro Acosta (KTM)
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Quand il lui a été demandé s’il avait compris ce qui se tramait avec les pilotes Ducati – même s’il a été révélé plus tard que le ralentissement de Bagnaia résultait en fait d’une indication erronée -, il a répondu : “Eh bien, je l’ai imaginé. Ça n’est pas normal que des gars comme Pecco et Marc vous laissent passer comme ça ! Mais je me suis donné à 100% à chaque tour, j’ai essayé de ne pas faire d’erreurs et d’être aussi rapide que possible.”
“Au final, il fallait que je fasse ma course, que je pousse à chaque tour, parce que le troisième et le quatrième étaient assez proches”, a-t-il plus tard ajouté.
Acosta reconnaît cependant ne jamais avoir vraiment cru à la possibilité de retenir cette première position tant Márquez était facile derrière lui : “J’ai mené la course entre guillemets”, a-t-il résumé. “J’ai vu le rythme de Marc au début, et après qu’il s’est écarté pour me laisser passer, ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne lui prenne l’envie de me dépasser à nouveau.”
Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne lui prenne l’envie de me dépasser à nouveau.
“Il était clair qu’il allait me repasser tôt ou tard. C’était bien malgré tout. Il était un cran au-dessus de tout le monde. Voyez comment il prenait le virage 1, et moi j’ai tout essayé [dans le dernier tour] pour me rapprocher au virage 3 dans le but de le dépasser dans le virage 5. Mais j’ai perdu l’avant dans le dernier virage et je me suis dit ‘OK, on va se détendre un peu et finir la course, ramener la moto à l’arrivée et prendre le podium’.”
Interrogé sur ses réglages pour l’épreuve de Brno et leur rôle dans cette performance, Acosta a révélé que c’est surtout le niveau d’adhérence du tracé tchèque resurfacé qui aide sa KTM : “Le set-up est le même depuis Le Mans. Cette piste a beaucoup de grip et ça aide beaucoup notre moto. On force plus pour tourner parce qu’on a plus de confiance pour ne pas perdre l’arrière. Ce sont des choses qu’on arrive à faire quand il y a cette quantité d’adhérence, mais dès qu’il en manque, on commence à avoir des chutes.”
“Toutes les pistes ne seront pas comme ça”, a-t-il tempéré. “Je pense qu’on a une idée claire de ce qu’il faut changer avant l’Autriche. […] Alors on va essayer de garder notre calme et de continuer comme ça.”
Avec Léna Buffa
VIDÉO – RÉSUMÉ : La course sprint au GP de République tchèque
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Fabien Gaillard |