Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
À Silverstone, une grande majorité des conversations dans le paddock finissaient par évoquer le conflit entre Jorge Martín et Aprilia, après la demande du champion du monde en titre d’être libéré de la deuxième année de son contrat avec le constructeur italien. Mais alors que la saga continue à faire les gros titres, un autre sujet pourrait rapidement susciter l’attention.
À en juger par ce qu’il s’est passé à Silverstone, tant en piste qu’en salle de presse, la relation entre Pedro Acosta pourrait être le prochain sujet de débats. Même si les tensions entre le pilote et son constructeur restent pour le moment sous contrôle, le récent changement de ton d’Acosta ne peut qu’être que le signe d’un ciel qui se couvre.
Dimanche, Acosta a pris la sixième place, son deuxième meilleur résultat de l’année un dimanche après la quatrième position au Mans. Mais le résultat au Grand Prix de France avait été influencé par la pluie et il est loin de représenter une référence encourageante, l’Espagnol ayant vu l’arrivée à 29 secondes de Johann Zarco. À Silverstone, le retard sur Marco Bezzecchi n’était que de sept secondes, son plus faible cette année.
Mais le double champion du monde, en Moto3 puis Moto2, n’a pu que pointer une KTM qui “n’a pas la quantité de grip” des autres motos. En plus de déplorer les faiblesses de sa propre machine, Acosta a aussi remarqué les progrès de la concurrence : “J’ai entendu que Yamaha avait apporté un nouveau châssis ici et ils ont fait la pole et ont failli gagner la course.”
Surtout, ses déclarations sonnent de moins en moins comme des plaintes et de plus en plus comme un avertissement, si ce n’est une menace, face à la situation actuelle : “Je ne l’accepte pas et je ne suis pas patient. Les opportunités ne se présentent qu’une fois dans la vie. Et je ne vais pas employer toute ma vie pour être champion dans ce championnat.”
Plus tôt dans le week-end, il avait lâché un énigmatique “même les meilleurs mariages se brisent” en référence à Martín et Aprilia, mais qu’il était facile d’associer à sa propre situation.
Une instabilité financière mais un contrat bien verrouillé
KTM a dû gérer crise sur crise ces derniers mois, avec parfois la sensation que l’ensemble de l’organisation était menacée. Jusqu’à la semaine dernière, la viabilité financière de l’entreprise restait incertaine. Une injection de 600 millions d’euros de Bajaj, l’un des principaux actionnaires du groupe aux côtés de Stefan Pierer, a permis de gagner du temps, même s’il reste à voir quelle part de cette somme arrivera jusqu’au département MotoGP.

Pedro Acosta
Photo de: KTM Images
D’après les informations de Motorsport.com, le conglomérat indien a même envisagé un retrait du championnat au cours des dernières semaines. Mais les perspectives à long terme, notamment le nouveau règlement en 2027 et l’arrivée imminente de Liberty Media comme promoteur du championnat, semblent suffisamment prometteuses pour maintenir le programme de KTM en MotoGP. Un retour à uniquement deux motos d’usine pourrait néanmoins se dessiner, un certain mystère quant à l’association avec Tech3 après 2026 ayant été maintenu à Silverstone.
Pour Acosta, une simple survie du programme n’est pas suffisante. Il veut, et on lui a promis, les outils pour se battre à l’avant. Actuellement, KTM n’est tout simplement pas en mesure de les lui offrir. Mais comme Aprilia avec Martín, la marque s’accroche aux termes du contrat actuel avec son pilote. “Je ne commenterai pas la situation de Martín et Aprilia”, je n’ai pas parlé avec eux”, a déclaré Pit Beirer, patron de KTM Motorpsorts, à Silverstone, quelques heures avant les propos d’Acosta. “Nous sommes satisfaits de notre équipe et nos pilotes ne sont pas sur le marché pour l’an prochain.”
Quel que soit l’angle sous lequel on l’analyse, la situation est compliquée. Pour KTM, perdre Acosta est inimaginable car il représente son avenir. Pour Acosta, continuer à ce degré de frustration n’est pas tenable, et il ne manque pas de courtisans. Toujours selon Motorsport.com, VR46 fait partie des équipes les plus désireuses de le recruter, probablement dès 2026.
Cela dépendra naturellement de sa capacité à mettre fin à son contrat avec KTM prématurément, ce qui ne sera pas simple, surtout que l’accord ne semble pas être enrichi de clauses comme celle que Martín souhaite activer pour se séparer d’Aprilia.
Les intérêts de Martín sont représentés par Albert Valera, également agent d’Acosta, et c’est grâce à une clause très similaire que le champion du monde 2024 avait pu se séparer de KTM en 2020 et faire ses débuts en MotoGP avec Pramac et Ducati l’année suivante. Depuis cet épisode resté douloureux en interne, KTM a significativement renforcé ses contrats pour éviter de revivre une telle situation.
Dans cet article
Oriol Puigdemont
MotoGP
Pedro Acosta
Red Bull KTM Factory Racing
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