Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Lorsque Pedro Acosta a fait son entrée dans la catégorie MotoGP la saison dernière, nombreux sont ceux qui ont vu en lui des similitudes avec Marc Márquez, en particulier les qualités que celui-ci avait fait ressortir il y a plus de dix ans, à ses propres débuts dans la catégorie reine. Comme son aîné, celui qu’on surnomme le requin de Mazarrón s’est tout de suite distingué par sa détermination, une confiance en soi inébranlable malgré son inexpérience, un style intrépide en piste et une personnalité forte.
Pour sa deuxième saison en MotoGP, Acosta établit d’autres parallèles avec Márquez, cette fois en termes de stratégie. On se souvient en effet qu’il y a deux ans, le Catalan a établi un plan en deux phases dans le but de vérifier s’il était encore compétitif, avec une première étape consistant à négocier la rupture anticipée de son contrat avec Honda, et la seconde à devenir pilote Ducati.
Pour pouvoir rejoindre le constructeur italien, il devait obligatoirement être libéré par Honda. Or durant les mois de spéculation qui ont précédé la séparation, Márquez est resté fidèle à un seul discours, répétant qu’il avait un contrat avec la marque de Tokyo pour 2024, tout en faisant l’éloge du groupe qui l’a soutenu dès son plus jeune âge.

Quel avenir pour Pedro Acosta et KTM ?
Photo de : KTM Images
Aujourd’hui, Acosta semble effectivement s’inspirer de ce plan, basé sur la diplomatie. Jusqu’à présent, il a dit tout ce que la direction de KTM voulait entendre. “J’ai deux ans de contrat et une usine qui m’a tout donné depuis que je suis petit”, répétait-il encore au Qatar, face à une énième question portant sur son avenir à moyen terme et sur les rumeurs qui circulent quant à l’intérêt que lui portent d’autres équipes.
À 20 ans, Acosta est l’un des pilotes les plus recherchés du paddock, considéré par beaucoup comme l’héritier naturel de Márquez, lorsque celui-ci décidera de raccrocher. Néanmoins, les turbulences financières que traverse KTM et la confusion technique qui entoure le projet actuel de Mattighofen suggèrent qu’il ne s’agit peut-être pas du meilleur environnement pour un pilote de son talent. Depuis le début de la saison, son meilleur résultat a été une huitième place, obtenue au Qatar. Il est actuellement 11e du championnat, certes meilleur pilote KTM mais loin de ses ambitions.
Le contrat d’Acosta avec KTM court jusqu’en 2026 inclus et il est d’ores et déjà difficile de l’imaginer encore au guidon d’une moto autrichienne en 2027, lorsqu’entrera en vigueur le nouveau règlement technique du MotoGP. Au-delà des performances réalisables, l’incertitude grandit quant au maintien de KTM dans le championnat d’ici à cette date.
Mardi, Pierer Mobility, la société mère de KTM, a annoncé qu’elle recherchait toujours un investisseur prêt à injecter 600 millions d’euros d’ici au 23 mai afin d’acquérir ses parts à hauteur de 30% dans le cadre du plan de restructuration accepté par les créanciers. Un contexte qui n’est pas pour rassurer quant à l’avenir de la marque en Grand Prix alors que le développement des futures moto de 2027 doit se mettre en place.
Une rencontre avec Honda
Pedro Acosta, lui, attend son heure et se concentre sur la journée d’essais prévue lundi à Jerez, un rendez-vous dont il ne cesse de rappeler l’importance afin que KTM remédie à l’inconstance de sa moto. “C’est probablement la journée la plus importante de l’année”, soulignait-il dès Austin, alors qu’il a dernièrement choisi de repasser au châssis 2024 sans réussir à se débarrasser des vibrations pour autant.

Pedro Acosta (KTM) et Joan Mir (Honda)
Photo de : KTM Images
Albert Valera, le manager de Pedro Acosta, garde le silence, néanmoins il fait manifestement son travail et explore de potentielles destinations pour son pilote. À Losail, il a rencontré le team manager de l’équipe officielle Honda, Alberto Puig, qui avait été absent des trois premiers Grands Prix pour des ennuis de santé. Alors que Joan Mir a un contrat jusqu’en 2026, celui de Luca Marini expire en décembre, ce qui alimente les spéculations selon lesquelles Acosta pourrait intéresser le HRC.
Cependant, aucun constructeur – et encore moins Honda – ne se permettrait d’interférer avec un pilote lié à une autre marque tant que la fin de leur relation n’est pas actée. Ce postulat de départ ne semble pas envisageable… à moins que quelqu’un ne le force. La manière la plus simple de sortir du contrat actuel serait d’invoquer la violation de ses termes, cependant cela n’a pas eu lieu et il est peu probable que cela se produise car KTM va agir avec beaucoup de prudence.
Acosta est lié à KTM jusqu’en 2026, mais cela signifie aussi qu’il est totalement libre de signer avec qui il veut pour la saison 2027. Il pourrait même l’annoncer à l’avance, ce qui mettrait le constructeur de Mattighofen dans une position encore plus compliquée. Le projet dont l’Espagnol est la pierre angulaire n’en serait que plus exposé, alors que KTM resterait dans l’obligation de soutenir Acosta tout en le sachant prêt à quitter le navire à la fin de l’année prochaine.
VIDÉO – Son approche et ses sacrifices : Marc Márquez se confie à Motorsport.com
Dans cet article
Oriol Puigdemont
MotoGP
Pedro Acosta
Red Bull KTM Factory Racing
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