Quand Márquez entre en “transe” : “Je ne vois pas le risque”

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Marc Márquez est arrivé au Qatar en avance, pour s’acclimater à la chaleur, flâner dans le souk de la capitale avec sa compagne Gemma Pinto, et préparer la quatrième manche du championnat. Après avoir quitté Austin sur une mauvaise note, en chutant alors qu’il menait confortablement, l’Espagnol veut retrouver la dynamique dans laquelle il se trouvait jusqu’à cette course au Texas.

Au pied les palmiers des jardins du Ritz Carlton qui nous surplombent, Márquez apparaît détendu, très calme, comme quelqu’un qui savoure le moment après plusieurs années sombres, et sans laisser poindre de sentiment d’inachevé. Chaque question est accueillie avec le sourire et montre sa capacité à relativiser ses bévues, comme celle d’Austin.

“Après ce genre d’erreur, quand je n’arrive pas à dormir la nuit suivante, je pense toujours aux gens qui conduisaient une voiture, qui ont fait quelque chose d’idiot et ont perdu un ami ou un membre de leur famille”, explique Márquez à Motorsport.com. “Comment peuvent-ils dormir ? […] Je n’aime pas faire d’erreur, mais OK, tout va bien, dans deux semaines il y a une autre course.”

La conversation porte sur la façon dont Márquez aborde la compétition psychologiquement. Interrogé sur ce qui le définit le mieux entre ses records ou sa capacité à traverser les difficultés, notamment après la blessure au bras qui lui a fait sérieusement songer à la retraite, la réponse de l’octuple champion du monde fuse.

“Certes, les records sont importants, mais ce n’est pas ce qui compte le plus pour moi parce que dans cinq ans, personne ne se souviendra de mes records si un pilote les bat. Tout le monde parlera des records parce que quelqu’un fait mieux. Mais pour moi, c’est la capacité à surmonter l’adversité [qui compte le plus], surtout après cette blessure qui a été le moment le plus difficile et le plus gros défi de ma carrière.”

Marc Marquez, Ducati Team

Marc Márquez

Photo de: F.A.R.O.

Márquez est ainsi un homme plus serein que par le passé, notamment dans sa vie hors des circuits : “Il y a dix ans, j’étais un grand compétiteur dans tout, et ce n’est plus le cas. Maintenant, c’est seulement en piste. À l’entraînement, si quelqu’un me bat, je le comprends, si quelqu’un est plus rapide, je le comprends, si quelqu’un est plus fort, je le comprends. Mais il y a dix ans, je ne le comprenais jamais, même dans une journée d’entraînement, une journée normale, de vacances, il fallait que… J’étais tout le temps compétiteur, mais ce n’est plus le cas.”

Une confiance extrême

Sur la piste, toutefois, Márquez reste plus déterminé que jamais. Lorsque nous le questionnons sur la “transe” décrite par Ayrton Senna lors d’un tour de qualifications à Monaco en Formule 1, le sextuple champion du MotoGP voit des parallèles, avec une capacité de concentration extrême qui lui apporte une confiance absolue.

“Je le sens parfois, quand j’entre dans cette ‘transe’ – peut-être que d’autres pilotes y entrent aussi – ça veut dire une concentration supplémentaire et toutes ces choses-là. Habituellement, quand j’entre dans cette ‘transe’, c’est comme si je ne voyais pas le risque. Par exemple, à Austin le week-end dernier, j’étais dans cette ‘transe’. Je roulais et après le warm-up, j’ai dit aux gars ‘Mettez les pneus pour la course, la moto est bonne’.”

“Tout allait bien et quand je suis dans le flot, que j’ai cette confiance en plus – que j’ai mentionnée en conférence de presse en Argentine et encore à Austin – je sais que je ne vois pas le risque. C’est comme si j’étais dans un flot et que rien ne pouvait arriver, mais en un millième ça peut arriver.”

Marc Marquez, Ducati Team avec Oriol Puigdemont, Motorsport.com

Marc Márquez

Photo de: Ben Holmes

Et si certains pilotes de F1, comme Fernando Alonso, ont parfois évoqué une capacité à laisser leur esprit vagabonder pendant une course, Márquez juge cela impossible sur une moto : “Peut-être qu’ils ont plus de temps en Formule 1 ! En MotoGP, si on se met à penser [à autre chose], on perd une demi-seconde ou une seconde au tour. Il faut être super précis, pas seulement au freinage mais aussi dans sa position corporelle, toutes ces choses-là.”

“Parfois, on peut penser à d’autres choses mais il faut éviter ça, il faut rester dedans. Il y a trois ou quatre ans, quand j’étais dixième ou 12e dans une course, en fin de course je pensais parfois à autre chose. Mais quand tu es dans le top 3, tu penses juste à la course.”

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