Pour ses débuts, Bulega a privilégié l’apprentissage à la vitesse

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Nicolò Bulega faisait ses débuts en MotoGP ce vendredi lors du Grand Prix du Portugal, remplaçant Marc Márquez, blessé et indisponible jusqu’à la fin de la saison. L’Italien a terminé sa saison en Superbike en tant que vice-champion, derrière le futur pilote Pramac, Toprak Razgatlioglu.

Avant les EL1 de Portimão, Nicolò Bulega n’avait effectué qu’un seul test au guidon de la Ducati, totalisant à peine une trentaine de tours en MotoGP avant son baptême du feu. Pourtant, le rookie n’a pas eu à rougir de ses performances. Lors de la première séance d’essais, il s’est montré dans la même seconde qu’Álex Márquez, terminant 14e, et surtout à près de deux dixièmes devant son coéquipier et double champion du monde, Pecco Bagnaia.

Ce n’était qu’un cas isolé, Bagnaia ayant retrouvé son rythme et atteint la Q2 lors des essais, et Bulega ne s’est pas vraiment penché sur ses chronos au terme de sa première journée dans la catégorie reine. L’Italien a affirmé que l’objectif de ce vendredi était surtout d’apprendre au maximum. 

“Honnêtement, si je regarde l’écart [avec Álex Márquez], ce n’est pas si mal”, confie-t-il. “Mais aujourd’hui, mon seul objectif était simplement de prendre de l’expérience, rester sur la moto, faire beaucoup de tours et comprendre toutes ces choses qui sont différentes par rapport au Superbike.”
 
“Ce matin l’objectif était juste de rester sur la piste. J’ai changé le pneu avant car je voulais comprendre la différence entre le tendre et le medium, puisque je n’avais jamais essayé le medium à l’avant. Cet après-midi, j’ai testé quelques combinaisons : tendre avant, tendre arrière ; medium avant, tendre arrière. Donc aujourd’hui c’était juste essayer beaucoup de nouvelles choses et comprendre un peu plus pour demain.” 

MotoGP VS Superbike

Nicolo Bulega, Ducati Team

Nicolo Bulega, Ducati Team

Photo de: MotoGP

Interrogé sur ce qui distingue le MotoGP du Superbike, il a expliqué que si les deux catégories se ressemblaient, ce sont finalement de nombreux petits détails qui font toute la différence : “Il n’y a pas une chose incroyable en particulier, mais tout est un peu différent. [En Superbike], il n’y a pas de dispositifs électroniques, pas de freins en carbone, le moteur est un peu plus rapide, les pneus sont très différents, très, très différents. Donc ce n’est pas un point isolé qui est incroyable, mais tout mis ensemble, ça fait beaucoup. “
  
“Le plus gros problème pour l’instant, c’est que je dois trop réfléchir en pilotant, parce que je dois utiliser le frein arrière, je dois réfléchir quand je freine, car le pneu avant est différent par rapport au Pirelli [utilisé en Superbike]. Je dois donc beaucoup ajuster mon style de pilotage au freinage. Mais oui, j’utilise ce frein arrière ici comme un scooter [placé à gauche sur le guidon], parce que je l’utilise aussi en Superbike. Si tu regardes ma Superbike, la moto est comme ça, et j’aime aussi ici. Donc je voulais l’utiliser ici aussi.”

Pirelli est le fournisseur de pneu du Superbike, celui du MotoGP est Michelin, qu’est-ce qui différencie vraiment ces deux gommes ? “Je ressens beaucoup de blocages de l’avant au freinage”, répond Bulega. “Ce matin, dès les premiers tours, je sentais parfois que je perdais l’avant, donc il faut beaucoup ajuster son style de pilotage pour ça. En Superbike, au premier contact avec le frein, tu peux être très agressif et sentir la moto s’arrêter, ici ce n’est pas le cas. Après deux ans en Superbike avec les Pirelli, ce n’est pas facile de changer de style de pilotage en une journée. Je pense que si je peux piloter plus naturellement, sans réfléchir à tout ça, je pourrai être meilleur.” 

Nicolo Bulega, Ducati Team

Nicolo Bulega, Ducati Team

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

D’une manière générale, Nicolò Bulega tire un bilan plutôt positif de sa première journée en MotoGP. Toutefois, il ne se leurre pas sur les difficultés à venir. Il reste conscient qu’il n’a participé qu’à des séances d’essais et que, bien qu’il ait confiance en ses capacités à surmonter les demandes physiques du MotoGP, les courses seront sûrement bien différentes.

“C’est un peu difficile, mais je m’attendais à avoir plus de problèmes”, lance-t-il. “Au final, aujourd’hui ce n’était pas une course et j’ai passé beaucoup de temps au box à me reposer et à boire, mais honnêtement ce n’est pas quelque chose de fou. La Superbike n’est pas le Moto2, la Superbike est déjà plus physique que la Moto2, donc je pense que je suis plus préparé qu’un pilote de Moto2 pour le MotoGP à ce niveau.”

Francesco Bagnaia, aux premières loges pour découvrir les débuts de son coéquipier de fin de saison en catégorie reine, n’a pas manqué de chanter les louanges de son compatriote : “Sincèrement, il m’a impressionné parce que oui, il a fait un test à Jerez, mais il n’a fait que 30 tours, dans des conditions pas très bonnes. Débarquer ici, à Portimão, l’un des [circuits] les plus durs, avec les [pneus] Michelin, des pneus différents de ceux de Jerez, avec un grip différent de Jerez, et faire le chrono qu’il a fait, à une seconde du leader, c’est impressionnant. Pour moi, c’était une première journée spectaculaire.”

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Téha Courbon
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