Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
La saison MotoGP avance inexorablement vers son tomber de rideau. Il ne reste désormais plus que deux week-ends de course, qui vont s’enchaîner sans pause entre le GP du Portugal cette semaine et celui de Valence la semaine prochaine. Le 16 novembre au soir, Miguel Oliveira ne sera plus pilote MotoGP. Malgré son désir de ne pas complètement refermer ce pan majeur de sa carrière, ce qui l’attend à présent c’est un nouveau chapitre à écrire en WorldSBK, avec BMW.
On peut imaginer à quel point l’émotion sera forte pour le seul pilote portugais du championnat lorsqu’il va pénétrer dans l’enceinte de Portimão, ce jeudi. Il y a cinq ans, en pleine période de restrictions liées au Covid, il y avait été escorté par un groupe de motards venus lui témoigner leur soutien jusqu’aux portes du circuit, faute de pouvoir assister à ce premier Grand Prix national, énième épreuve à huis clos depuis l’explosion de la pandémie.
Cette année-là, la seconde qu’il disputait dans la catégorie reine, Oliveira avait gagné une première fois pendant l’été, au Red Bull Ring, avant de voir avec bonheur son Grand Prix national venir gonfler un calendrier fortement amoindri par les limitations imposées aux déplacements.
Ce service que le circuit de l’Algarve a rendu aux organisateurs MotoGP, ceux-ci l’ont gardé à l’esprit pour faire en sorte que Portimão reste ensuite au programme, y compris avec deux épreuves en 2021 lorsque le Covid continuait d’empêcher la tenue de certains Grands Prix extra-européens. Et si le Portugal s’est taillé une place à part dans l’agenda depuis, c’est aussi que personne n’a oublié la folie qui s’est emparée d’un public pourtant privé d’assister à la première course sur place.
Peu de circuits en effet peuvent se vanter d’avoir pour premier vainqueur leur héros local. C’est ce qui s’est passé le 22 novembre 2020 lorsque Miguel Oliveira a raflé une victoire incontestable à Portimão, en écrasant la course sur un circuit tout de suite perçu comme impressionnant. Du début à la fin, Oliveira a dicté son rythme, ne laissant que des miettes à ses adversaires. Leader des premiers essais libres, il y a décroché sa première – et toujours unique – pole position dans la catégorie MotoGP, avant de mener la course de bout en bout.
“Cela représente probablement le rêve ultime de tout pilote, à savoir gagner une course MotoGP”, décrit-il dans une interview accordée au site officiel du MotoGP. “Gagner au Portugal, pour mon Grand Prix national, alors que le MotoGP y faisait son retour, et dans la catégorie reine, tout en étant le seul pilote portugais… Tous les facteurs ont fait que c’était spécial. Ce moment ne peut pas être détrôné, ça a été l’un des meilleurs.”
Un circuit à l’histoire courte mais mouvementée
Bien que son inauguration remonte à 2008, l’histoire de Portimão en MotoGP est très récente, avec ce premier Grand Prix en 2020. Après la première édition dominée par Oliveira sur la KTM de l’équipe Tech3, les succès sur place se sont partagés entre la Yamaha de Fabio Quartararo, qui y a gagné deux fois, et les Ducati pilotées par Pecco Bagnaia puis Jorge Martín.
Ni Aprilia ni Honda n’ont encore gagné ce Grand Prix, bien que chacune des marques y ait obtenu un début de succès : la victoire du sprint pour Aprilia, décrochée l’an dernier par Maverick Viñales, et la pole pour Honda, avec Marc Márquez en 2023. Portimão fait partie des rares circuits du calendrier actuel sur lesquels le pilote au numéro 93 ne s’est jamais imposé, et cela ne changera pas cette année puisqu’il est absent.

Fabio Quartararo a gagné deux années de suite à Portimão, en 2021 et 2022.
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Avec son dénivelé emblématique, le circuit de Portimão offre assurément du grand spectacle, mais il a aussi toujours été catalogué par la majeure partie des pilotes comme étant compliqué, voire dangereux. De graves accidents s’y sont en effet déroulés, et notamment celui de Pol Espargaró, au lancement de la saison 2023. L’Espagnol avait violemment heurté les protections de bord de piste, dans un virage au dégagement très limité, et s’était si gravement blessé que cela avait entraîné des mois d’absence pour lui, puis précipité sa fin de carrière.
L’accident du jeune Carlos Tatay fut pire encore. Sa chute à l’été 2023, dans le cadre du championnat d’Europe Moto2, a en effet laissé l’Espagnol paralysé à seulement 20 ans. Quelques mois plus tard, Franco Morbidelli s’est également fait très peur alors qu’il participait à un entraînement sur une moto sportive. En perdant le contrôle, l’Italien a pris un gros choc à la tête, avec pour conséquence une perte de mémoire et une longue période de récupération.
La Commission de sécurité MotoGP a travaillé dur pour améliorer le circuit portugais et l’adapter aux exigences des Grands Prix. Outre la sécurité des zones de dégagement, des travaux ont aussi été menés pour changer les graviers dans certaines portions, leur taille ayant initialement provoqué des impacts douloureux, laissant en souvenir aux pilotes d’impressionnants hématomes.
Le palmarès MotoGP à Portimão
*Grand Prix de l’Algarve
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Germán Garcia Casanova |

