Dall’Igna impressionné par Márquez bien au-delà de sa vitesse

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

S’il existait le moindre doute autour de la décision de Ducati de recruter Marc Márquez plutôt que Jorge Martín pour son équipe d’usine cette année, ceux-ci se sont dissipés dès le Grand Prix d’ouverture du championnat, en Thaïlande. Ce jour-là, selon les propres mots de son nouveau coéquipier Pecco Bagnaia, l’Espagnol a “joué” avec le reste du peloton pour finalement signer le premier des dix doublés sprint-course qu’il affiche à stade de la saison.

Ce choix de placer le Catalan dans le stand d’usine aux côtés de Bagnaia était le résultat d’une conversation entre Claudio Domenicali, PDG de la marque, et Gigi Dall’Igna, directeur général de Ducati Corse, tous deux à un niveau presque égal de pouvoir dans ce type de décisions. Plusieurs paramètres ont fait pencher la balance, le plus important d’entre eux étant bien sûr la vitesse du pilote. En ce sens, les données recueillies lors des premières courses de l’an dernier, quand Márquez courait sur la version 2023 de la Ducati, ont joué en sa faveur.

“Avant toute chose, il y a deux ans, ça n’est pas nous qui avons choisi Marc, c’est Gresini Racing. Et je dois dire qu’ils ont fait une saison formidable ensemble”, souligne Dall’Igna auprès de Sky Sport MotoGP en Italie. “Au cours de cette saison, la décision de le faire venir dans l’équipe officielle a mûri et je crois que c’était la meilleure possible parce que nous lui avons fourni les outils pour pouvoir s’exprimer au mieux.”

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Maintenant que l’Espagnol a remporté le défi qu’il s’était fixé et atteint le Graal à nouveau après une longue parenthèse douloureuse, Gigi Dall’Igna dévoile ce qu’il a perçu d’autre chez lui, en dehors de la vitesse dont il fait preuve instinctivement.

“Je n’ai pas les mots pour décrire Marc. Il a accompli quelque chose d’incroyable. La lucidité avec laquelle il a planifié son pari pour redevenir champion du monde est remarquable. Il faut le féliciter encore plus pour cela que pour sa vitesse ou sa manière de piloter”, explique notamment le responsable italien à Motorsport.com“Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de sportifs dans l’histoire qui aient renoncé à autant de choses que lui pour gagner à nouveau.”

Au micro du site officiel du MotoGP, Gigi Dall’Igna insiste : “Il a imaginé un parcours fantastique pour se remettre de son problème. Cela n’a pas été facile. Il a pris des décisions difficiles au cours de ce parcours, mais au final, il est revenu au sommet. C’est donc un retour fantastique. Je suis sûr que très peu d’athlètes dans le monde peuvent faire ce que Marc a fait pour se remettre de ses blessures.”

Un nouveau champion au panthéon de Gigi Dall'Igna.

Un nouveau champion au panthéon de Gigi Dall’Igna.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“Quand j’ai signé avec Marc, j’étais assez certain que c’était la meilleure chose pour Ducati, mais je ne pouvais pas imaginer quelque chose comme ça. Il a dominé la saison et il a fait un travail incroyable”, poursuit Dall’Igna.

Et après avoir eu Márquez comme adversaire pendant les années Dovizioso et maintenant dans son clan, il avoue : “Après cette année, je comprends très bien pourquoi il nous a fallu autant de temps pour remporter notre premier titre [post-Stoner] ! Parce que Marc est incroyable quand il est en piste sur la moto. C’est vraiment difficile de se battre contre lui. Il veut gagner. C’est simple, il veut gagner.”

L’humilité des plus grands

À 59 ans, Gigi Dall’Igna a déjà accompagné bien des champions au cours de sa carrière. Il a notamment travaillé avec Jorge Lorenzo, qu’il avait lui-même convaincu de rejoindre Ducati après l’avoir connu très jeune. Aujourd’hui, à l’heure où un nouveau champion rejoint son panthéon personnel, il souligne l’humilité dont fait preuve Marc Márquez dans tout ce qu’il entreprend.

Il salue surtout sa capacité à reconnaître ses torts après avoir commis une erreur, bien qu’elles aient été rares cette saison : “Pour quelqu’un qui a gagné autant et qui a autant de médailles que Marc, il est sûrement plus facile de reconnaître ses erreurs que pour quelqu’un qui a moins gagné et qui a plus à prouver.”

“Honnêtement, c’est assez facile de travailler avec lui”, ajoute l’ingénieur. “Il est très clair quand il commente les problèmes de la moto. Il est évidemment rapide en piste, ce qui est le plus important. Donc c’est facile ! Même dans les moments difficiles, il reste calme et il essaie de résoudre le problème. C’est vraiment agréable de travailler avec lui.”

Avec Matteo Nugnes

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Oriol Puigdemont
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