Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Après des mois à hésiter entre Miguel Oliveira, Jack Miller et la moitié de la grille Moto2 pour la deuxième place chez Pramac, Yamaha annoncera dans les prochains jours la prolongation de Miller dans son équipe satellite, aux côtés du débutant Toprak Razgatlioglu, ce que Motorsport.com annonçait dès dimanche. Comme pour toute décision de la sorte, les avis seront variés et seul le temps permettra de savoir si ce choix était le bon.
Pour certains, conserver l’Australien a du sens pour le projet tel qu’il est aujourd’hui : son expérience pourrait aider à tirer le potentiel du V4, destiné à redonner à la marque le rythme perdu ces dernières années et à la replacer dans la lutte pour des victoires et – à terme – pour des championnats. Pour d’autres, cette prolongation s’oppose à l’idée de ce qui est considéré comme un “junior team” destiné à permettre à de jeunes talents de faire leurs preuves.
Mais même sans entrer dans ce débat par nature subjectif, une chose est claire : le processus qui a mené au choix du pilote pour la dernière M1 disponible aurait pu être mieux géré. Lorsque Miller sera confirmé, il aura atteint son objectif en prolongeant sa carrière en MotoGP d’un an, mais à en juger par ses commentaires il y a une semaine, quand il attendait encore une réponse de Yamaha, l’idée de rester chez Pramac semblait lointaine.
“J’ai été plus que patient. Si on me veut, on me veut, si on ne me veut pas, on ne me veut pas, c’est aussi clair que ça”, lâchait Miller, ne percevant pas véritablement une volonté de Yamaha de le conserver : “Plus le temps avance, en effet, c’est ce que je sens, absolument, plus on entend de noms sur la liste…”

Jack Miller
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Quelques heures plus tard, Miller entrait dans le motorhome de Yamaha au Balaton Park, accompagné par son manager, Aki Ajo. Interrogés sur la nature de leurs échanges, les dirigeants de Yamaha ont expliqué que Miller était “venu présenter ses excuses pour ses propos devant la presse”.
Une réponse étonnante, alors que la frustration de l’un des pilotes les plus populaires de la grille était compréhensible, et que ses commentaires, certes directs, n’avaient rien d’offensant. De plus, pourquoi présenter des excuses s’il était sur le point de partir en WorldSBK, comme il le sous-entendait ?
Après plusieurs conversations avec des sources proches du dossier, Motorsport.com a compris que Miller garderait sa place en 2026. En public, l’intéressé affichera surement son plus beau sourire mais en privé, il aura peut-être l’impression de n’être qu’un second choix.
Oliveira dans l’attente, Moreira a préféré filer chez Honda
Son coéquipier actuel, Miguel Oliveira, a de quoi être encore moins satisfait puisqu’il attend encore une réponse formelle – c’est en tout cas ce qu’assure son entourage. Son cas est particulièrement cruel, son contrat devant initialement couvrir la saison 2026.
Mais l’accord comprend une clause de performance : si Oliveira était le moins bien placé des quatre pilotes Yamaha à une certaine date – fixée avant la pause estivale – le constructeur n’était pas contraint de le conserver pour une deuxième année. C’est précisément ce qui s’est passé, en partie à cause des quatre courses manquées par le Portugais en raison d’une blessure.

Diogo Moreira
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Cela fait longtemps que l’on sait que Yamaha tentait de séduire Diogo Moreira, qui impressionne en Moto2, tout en flirtant aussi avec Manuel González. Avant la trêve estivale, le Brésilien apparaissait comme le favori pour épauler Razgatlioglu en 2026, afin de former un duo de débutants, et ses liens avec Yamaha Brésil, qui lui fournit des motos d’entraînement, apparaissaient comme un avantage.
À la lutte pour le titre Moto2 avec González et Arón Canet– avec actuellement 31 points de retard sur le premier et six sur le second – Moreira attendait une décision d’Iwata. Finalement, Honda est passé à l’offensive et s’est assuré ses services. Même si rien n’était signé à son arrivée au Balaton Park, Diogo Moreira a décidé de s’associer à Honda, qui lui offre un contrat de trois ans, avec une première année d’adaptation chez LCR mais avec un statut de pilote d’usine.
Quartararo, le vrai pilote à convaincre
Après ces événements, Paolo Pevesio, grand responsable de Yamaha en compétition, a confirmé la wild-card d’Augusto Fernández à Misano pour que le pilote d’essais effectue une première course avec le tant attendu V4. Cette annonce retentissante était inhabituelle pour une marque habituée au secret : elle se voulait très médiatique, en insistant sur les efforts investis dans le projet, au Japon comme en Italie.
Et pour cause : la capacité de Yamaha à conserver Fabio Quartararo pourrait dépendre directement des performances de ce moteur. Car décevoir Miller, Oliveira, Moreira et González – sur qui Yamaha garde un œil pour 2027 – est une chose, mais perdre Quartararo serait une autre histoire.
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Oriol Puigdemont |