Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Neuvième sur la grille de départ, à un dixième de la première Honda pilotée par Joan Mir, Johann Zarco est resté quelque peu sur sa faim en bouclant le sprint à la huitième place. Il est certes le premier pilote de la marque à être passé sous le drapeau à damier, mais Mir a fait le show et montré des signes d’une plus grande compétitivité avant de chuter à mi-course.
Bien que conscient des points de progrès qui lui inspirent satisfaction ce week-end, Zarco analyse avec attention ce que produisent ses coéquipiers ou adversaires et, fidèle à lui-même, il peut donc lister, sitôt la course terminée, ce qu’il voudrait rectifier dans sa propre prestation.
“J’ai pris un bon départ et j’ai fait un bon premier tour. La KTM est tellement impressionnante au départ que même si celui-ci a été mon meilleur de l’année, Pol Espargaró a gagné une ligne ! C’est assez impressionnant”, observe ainsi Johann Zarco. “Mir a été très impressionnant et il a pu faire des dépassements, ce que je n’ai pas réussi à faire, et je suis donc un peu déçu à ce niveau-là”, souligne-t-il aussi lorsque le site officiel du MotoGP l’interroge.
Outre ces deux constats, ce que regrette quelque peu le pilote LCR, c’est d’avoir manqué de rythme. “Je n’ai pas pu suivre le rythme des six ou sept premiers, donc j’étais un peu déçu, parce que je n’ai pratiquement pas pu exploiter tout le travail accompli dès le premier tour pour rester avec les autres. Je ne sais toujours pas pourquoi il est si difficile de maintenir ce rythme.”
“La lutte avec Marini, Pol et Bezz n’a pas été facile, car tour après tour, le comportement de la moto ne s’améliorait pas et il était de plus en plus difficile de maintenir le rythme”, ajoute Johann Zarco, qui mentionne surtout avoir eu “du mal avec l’équilibre de la moto, tour après tour”. Et d’ajouter : “J’espère me sentir mieux demain en pneus usés, pour mieux apprécier la course et être plus compétitif. J’ai le bénéfice des chutes des autres pour marquer deux points aujourd’hui, ce qui est bien.”

Johann Zarco (LCR Honda)
Photo de: Shameem Fahath / Motorsport Network
Après quelques semaines difficiles, Johann Zarco bénéficie ce week-end d’améliorations notables sur sa Honda. Les gains dont il profite ne sont, selon lui, pas spécifiques à ce circuit : “Non, ça fonctionnera au Portugal et à Valence. J’en suis sûr à 95%.”
“La confiance sur la moto est de retour mais le rythme pas encore, donc il faut le trouver pour dimanche”, ajoute le pilote français. Et c’est bien là un élément notable, qui mérite à lui seul de faire pencher la balance vers le positif. Car Johann Zarco n’est pas tombé depuis le début du week-end, et surtout il ne le craint plus.
“C’est super d’avoir retrouvé cette confiance sur la moto. Il est clair que je ne monte pas sur la moto avec la peur de tomber. Je monte sur la moto pour essayer de l’utiliser et d’être performant”, observe-t-il, “et c’était agréable, depuis hier, de pouvoir attaquer. Je l’ai refait ce matin, les qualifications se sont bien passées. C’est un peu dommage que je ne me sois pas amélioré [avec le deuxième pneu], il m’aurait suffi de trois dixièmes pour atteindre la deuxième ligne, mais ça n’a pas été le cas.”
Joan Mir se lâche, mais chute
Si Johann Zarco salue la performance de Joan Mir, dont la capacité à être agressif pendant cette course lui a fait envie, l’Espagnol est, lui, bel et bien tombé. On retrouve néanmoins dans ses propos cette même assurance désormais acquise au guidon d’une RC213V devenue beaucoup plus fiable, et qui l’a de toute évidence décomplexé.
“Maintenant, je pilote cette moto avec confiance”, décrit Joan Mir, “et ça se voit aussi à la TV : quand on prend du plaisir à piloter, on est généralement rapide. J’ai pris du plaisir à piloter cette moto. Il est vrai qu’on a un peu de problèmes d’adhérence par rapport aux autres sur ce circuit, donc je dois utiliser davantage l’avant, freiner un peu plus fort, aborder les virages avec un peu plus d’engagement que les autres, et il est plus facile de faire une erreur. C’était entièrement ma faute.”

Joan Mir (Honda HRC)
Photo de: Steve Wobser / Getty Images
“Je n’exagérais pas”, ajoute le pilote espagnol, quatrième et proche du podium quand il est tombé. “Je n’ai commis aucune erreur avant ma chute. J’entrais toujours dans les virages au bon moment. Je n’ai pas raté un seul freinage. C’est vrai que ça nous donne confiance, y compris aux ingénieurs car ils peuvent voir dans ce type de course l’étendue de notre potentiel, mais aussi ce qui nous manque dans d’autres domaines, ce qui me pousse à prendre plus de risques.”
Fait beaucoup plus exceptionnel, Luca Marini est lui aussi tombé aujourd’hui pendant le sprint, une toute première chute pour l’Italien cette saison dans le cadre des Grands Prix ! Elle a été provoquée par un incident de course, sans lien avec ce que la Honda permet ou non à ses pilotes de faire. En revanche, Marini modère les propos de ses coéquipiers quant à la confiance apportée par la moto. S’il la partage, il la voit aussi s’affadir face aux conditions qu’impose la course.
“En course, c’est toujours difficile parce que lorsque la température et la pression des pneus augmentent, cette confiance disparaît. C’est le cas pour tout le monde. Le feeling avec l’avant, la vitesse d’entrée et le fait de faire tourner l’avant, c’est notre point fort”, concède-t-il, “mais dès qu’on perd la performance du pneu avant à cause de la température et de la pression, on perd un peu de notre point fort. Donc, dans une course aussi chaude qu’aujourd’hui, ou d’une manière générale ici en Malaisie, c’est difficile à exploiter.”
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |
