Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Les pilotes n’avaient pas véritablement la tête à la course ce dimanche à Sepang, après une matinée marquée par un très gros accident lors du tour d’installation en Moto3, quand les pilotes se dirigeaient vers la grille de départ. Noah Dettwiler était au ralenti sur la trajectoire et José Antonio Rueda, qui ne semble pas l’avoir vu, l’a percuté à haute vitesse.
Les deux hommes ont été évacués par hélicoptère. Les premières nouvelles sont rassurantes pour Rueda, “conscient et alerte” selon le championnat, qui précise qu’une fracture de la main est suspectée. Un bilan médical se fait encore attendre pour Dettwiler au moment où ces lignes sont écrites.
Pecco Bagnaia a spontanément évoqué l’incident avant de se pencher sur sa course, faisant de l’état de santé de Dettwiler et Rueda une priorité. “Je suis très heureux d’apprendre que Rueda va bien, mis à part des contusions et une fracture du poignet”, a déclaré le pilote Ducati. “Il n’y a rien de plus sur Dettwiler, juste quelques hypothèses, mais rien de clair ni de confirmé, donc il faut attendre d’avoir des nouvelles. J’aimerais juste savoir que tout va bien.”
Cet accident a plongé les pilotes dans une situation délicate, aucune information n’ayant été donnée avant le départ de la course du MotoGP. Le programme a dû être revu et la course du Moto3 a été maintenue dans la matinée, mais Pecco Bagnaia estime qu’il aurait été préférable de renoncer à la maintenir : “Heureusement, je ne suis pas celui qui a besoin de prendre ce genre de décisions. Plusieurs choses sont faites d’une manière qui n’est pas celle que j’emploierais, mais c’est comme ça.”
“Je suis peut-être un peu trop faible mais pour moi, laisser de jeunes pilotes faire une course de dix tours dans ces conditions après qu’ils ont vu les hélicoptères emmener deux d’entre eux, je pense que ça n’est pas une idée parfaite”, a-t-il ajouté. “Je ne comprendrai jamais ça, mais c’est comme ça.”

Franco Morbidelli
Photo de: Qian Jun / MB Media via Getty Images
Franco Morbidelli a eu du mal à s’exprimer sur sa propre course, se disant “très inquiet” de l’état de santé de Dettwiler et Rueda. “Rien n’a vraiment d’importance par rapport à ce qu’ils traversent en ce moment”, a-t-il souligné. “Nous devrions attendre et espérer le meilleur.”
“Nous n’avons pas de nouvelles, c’est le principal problème, nous n’avons pas de nouvelles, donc j’attends quelques nouvelles”, a déploré le pilote VR46. “Il faut espérer le meilleur.”
Morbidelli n’a pas caché des difficultés à se concentrer sur la course ce dimanche : “Notre travail est de faire la course et nous faisons la course. Je vous exprime mon inquiétude en ce moment. Mon travail est de faire la course et je fais la course si on me dit de la faire. Mais actuellement, je m’inquiète. José va bien, donc je suis heureux. Attendons des nouvelles pour Noah.”
Pour Bezzecchi, les pilotes “méritent” des informations
Marco Bezzecchi a lui aussi été perturbé par le déroulement de la matinée, et a déploré que les pilotes du MotoGP soient envoyés en piste sans connaître l’état de santé de Dettwiler et Rueda. “C’était très dur”, a reconnu le pilote Aprilia. “Avant tout, c’est dur parce que nous n’avons pas d’informations claires. Ce n’est pas idéal, parce que je pense que nous méritons d’au moins savoir ce qui se passe.”
“La seule chose que je sais, c’est que je crois qu’ils sont dans un état assez stable, mais je n’en sais pas plus donc je ne veux pas en dire plus pour ne rien vous dire d’inexact. Comme Frankie l’a dit, ce n’était pas une journée idéale.”
“S’élancer comme ça, après un si mauvais accident, sans rien savoir dessus, en voyant deux hélicoptères, sans nouvelles, ce n’était pas bien. Je pense qu’on mérite de savoir ce qu’il se passe parce qu’on est aussi pilotes, on doit prendre la piste et se battre entre motos, pour faire la meilleure performance possible. Il faut au moins avoir l’esprit libéré.”

Joan Mir
Photo de: Qian Jun / MB Media via Getty Images
Naturellement, chaque individu gère des séquences de la sorte comme il le peut, avec le besoin de consacrer toute sa concentration à la compétition quand le départ est donné. Joan Mir a confié avoir eu du mal à se concentrer avant le départ.
“Pour les pilotes, c’est très dur de mettre sa combinaison après ce que nous avons vécu en Moto3”, a expliqué le pilote Honda à DAZN, qui diffuse le MotoGP en Espagne. “J’ai pu recevoir des nouvelles rassurantes de l’organisation, et ça calme un peu. C’était difficile, et j’espère que cela va s’améliorer.”
Jack Miller a lui aussi tenté de gérer la situation du mieux possible. “Personne ne veut jamais voir des choses de la sorte mais quand on pilote une de ces motos, ça demande toute la capacité mentale possible, donc une fois qu’on met son casque et qu’on se prépare, la plupart des problèmes passent au second plan”, a décrit l’Australien. “Vous savez, on essaie de rester sur la moto, de gérer, surtout de gérer le pneu. Ce qu’on a eu aujourd’hui, c’est ce qui passe au premier plan.”
Avec Léna Buffa et Oriol Puigdemont
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |

