Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Tout au long du week-end, Fermín Aldeguer a été le seul pilote Ducati à ne pas être mal à l’aise. Marc Márquez himself l’avait cité en exemple, admirant sa capacité à exploiter la carcasse plus rigide du pneu arrière fourni pour ce circuit, et jusqu’au bout, le natif de Murcie a prouvé qu’il avait effectivement un petit truc en plus, avec la gomme tendre d’hier comme avec la medium utilisée ce dimanche.
En l’absence de Márquez, mais aussi et surtout de Marco Bezzecchi, dominateur depuis le début du week-end mais hors jeu dès le premier tour, Aldeguer a pu effacer sa déception du sprint, où la victoire lui avait échappé à sept virages de l’arrivée. Cette fois, il a parfaitement construit sa course, et même assommé la concurrence une fois passé aux commandes.
Au bout de 27 tours d’une véritable démonstration, il a inscrit son nom au panthéon des vainqueurs, battant Freddie Spencer pour devenir le deuxième plus jeune vainqueur de la catégorie reine. Il n’a que quatre mois de plus que Marc Márquez lorsque le record absolu a été enregistré, en 2013 !
VIDÉO – Première victoire MotoGP pour Fermín Aldeguer !
Voici la réaction du tout nouveau vainqueur MotoGP, interrogé à l’arrivée par le site officiel du MotoGP, puis en conférence de presse.
Fermín Aldeguer, tu fais maintenant partie des vainqueurs en MotoGP ! Qu’est-ce que ça fait ?
C’est un moment très spécial pour moi et pour tout mon entourage, pour le team Gresini, pour Ducati. Il y a des courses sur lesquelles j’ai senti ce potentiel, mais on savait qu’il fallait qu’on progresse le vendredi et en qualifications, et qu’ensuite il serait plus facile d’aller chercher ce genre de résultats.
Je suis super content de gagner la course, mais peut-être encore plus heureux de mon week-end. Je n’avais pas très bien commencé, puisque je suis tombé au deuxième tour des essais libres et que j’ai perdu la première séance. Mais ensuite, on s’est bien rattrapés tout au long du week-end.
Je pense que le pneu arrière qu’on a ici m’a aidé, c’est certain, parce qu’on a vu que d’autres pilotes, notamment les pilotes Ducati, étaient à la limite. En Moto2, et aussi en Autriche, j’ai eu tendance à être très rapide quand le pneu était plus dur. J’arrive à très bien gérer l’accélération et je pilote de façon très fluide.
Raconte-nous ta course. Tu as passé les six premiers tours derrière Pedro Acosta : tu as voulu te montrer patient avant de l’attaquer et de faire le trou ?
Oui. Je suis très bien parti, mais j’ai freiné un peu tôt pour le premier virage et je n’ai pas désenclenché le holeshot device à l’avant, je l’ai fait au deuxième virage. Malgré tout, j’ai essayé de ne pas faire de grosses erreurs en dépassant les autres. J’ai dépassé Marini là où j’avais tenté de passer Bezzecchi hier, puis j’ai réalisé le dépassement de la victoire [sur Acosta] là où je l’avais perdue sur Bezz hier. Ça montre que je m’améliore ! La suite a toutefois été plus difficile que les dépassements, c’était dur de maintenir un bon rythme pendant 20 tours, sans faire d’erreurs. La course m’a parue très longue.

Fermín Aldeguer s’est creusé une très grosse avance en tête.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Quand j’ai vu sur mon panneau qu’il restait 20 tours alors que j’étais devant, beaucoup de choses me sont passées par la tête. J’ai malgré tout essayé de rester très concentré et de garder mon rythme. Tour après tour, j’ai creusé mon avance. Hier avec l’équipe, on avait parlé du fait de ne pas me panneauter celui qui serait derrière moi, parce que quand j’avais vu que c’était Bezz hier, je m’étais mis à faire plus d’erreurs. Donc aujourd’hui, j’attendais Bezz, sachant qu’il a été plus rapide que moi pendant tout le week-end, mais il n’est pas arrivé. Alors j’ai creusé mon avance de plus en plus à chaque tour et ça m’a motivé à continuer à pousser.
Tu as donné l’impression d’une grande facilité en comptant jusqu’à neuf secondes d’avance !
Je n’ai pas fait de grosse erreur, juste [quelques-unes] parfois dans le premier virage, mais ça m’a coûté trois dixièmes au maximum. Quand j’ai vu qu’il restait sept tours et que j’avais plus ou moins neuf secondes [d’avance], j’ai commencé à penser à plein de choses. C’était dur de ne pas faire d’erreurs, je crois que c’était une course pour un pilote expérimenté en MotoGP, pas pour un rookie.
Te souviens-tu de la chute de Jorge Martín ici il y a deux ans, alors qu’il était en tête avec une grosse avance également. Il n’aurait pas fallu ralentir un peu ?
Oui, je me suis souvenu de cette chute de Jorge Martín quand j’étais sur la moto. Parfois, il vaut mieux garder son rythme parce que si on ralentit, il se peut qu’on fasse plus d’erreurs. J’ai essayé de tout le temps rester concentré. J’étais à l’aise avec ce rythme autour de 1’30″7-1’30″8, sans aller à la limite. Donc il valait mieux continuer avec le même rythme.
Tu es à présent le deuxième plus jeune vainqueur en MotoGP après Marc Márquez, et aussi le premier rookie à gagner depuis Jorge Martín en 2021. Es-tu soulagé d’un poids ?
J’y pensais pendant la course. Je me suis dit qu’aucun rookie n’avait plus gagné depuis Martín, et que j’allais être deuxième derrière Marc… Ça m’a aussi aidé à rester concentré.
Tu étais déçu de ne pas avoir gagné le sprint hier…
Oui, hier c’était une journée un peu triste, mais aujourd’hui j’étais super motivé !
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |

