Bagnaia étrille le documentaire du MotoGP sur Sepang 2015

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Impossible de passer à côté : samedi marquait le dixième anniversaire d’un des faits les moins glorieux du MotoGP actuel, le fameux coup de pied de Valentino Rossi à Marc Márquez lors du GP de Malaisie 2015, apothéose d’un clash monumental entre deux des plus grands champions de la discipline.

Bien que tous deux aient été absents ce week-end, l’un car il est blessé et l’autre car il ne réserve plus que quelques rares visites au paddock depuis sa retraite, le circuit de Sepang a allègrement remis une pièce dans la machine d’un conflit dont les effets se font encore régulièrement ressentir, notamment à travers un programme vidéo qu’y a dédié le championnat.

D’une durée de 26 minutes, le mini-documentaire revient sur les faits à travers des images d’époque et l’interview de certains membres du paddock, en particulier Jorge Lorenzo, champion cette année-là à la suite de la sanction dont a écopé Rossi, ainsi que Dani Pedrosa, vainqueur de ce Grand Prix, et Andrea Dovizioso, qui suivait le duo Rossi-Márquez dans la course. Les deux principaux protagonistes, en revanche, n’y participent pas, alors que l’on sait que la relation entre eux reste glaciale malgré le temps qui a passé.

Pecco Bagnaia était à l’époque pilote en Moto3, déjà membre de la VR46 Riders Academy. Le jour de cette course explosive, il se trouvait dans le stand de Valentino Rossi, un point sur lequel insiste le documentaire durant quelques instants. Dix ans plus tard, le triple champion du monde qu’il est devenu ne mâche pas ses mots face à ce qu’il considère être une erreur de la part des promoteurs du MotoGP.

“Sur de nombreuses choses, les pilotes ont une sensibilité que n’ont pas ceux qui prennent certaines décisions”, a ainsi déclaré Pecco Bagnaia lorsqu’il s’est présenté, dimanche après-midi, face à la presse italienne, apparaissant marqué par le grave accident survenu en début de journée en Moto3 et dont il a critiqué le traitement.

“Par exemple, l’idée de sortir le documentaire, si on peut l’appeler comme ça, sur le clash de Sepang n’a pas été géniale, à mon avis, d’autant que des rôles ont été dépeints de façon un peu déformée”, a-t-il ainsi poursuivi de lui-même, sans avoir été interrogé sur le sujet. “Je ne veux pas entrer dans ce débat mais disons que ça n’était pas nécessaire, et surtout sur une journée comme celle de jeudi qui était aussi l’anniversaire [de la mort] de Simoncelli. Disons que des décisions un peu particulières ont été prises.”

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Pecco Bagnaia a révélé avoir refusé de participer à ce programme et s’est aussi étonné de la présence de certains témoins. “Je me souviens quand on m’a interrogé là-dessus au début de l’année, j’avais répondu que ça n’était pas approprié d’en parler. Ils ont mis là-dedans Dovizioso qui a dit qu’il ne se rappelait pas.”

“Ils ont même pris Sasaki, le pauvre, qu’est-ce qu’il y pouvait ?”, a questionné l’Italien, mentionnant le pilote qui, à l’époque, disputait l’Asia Talent Cup et s’était retrouvé au milieu de la conférence de presse ayant déclenché les événements, le jeudi du GP de Malaisie.

Puis, lorsqu’il lui a été fait remarquer qu’il apparaissait sur les images d’époque, encourageant Valentino Rossi dans le stand Yamaha, Pecco Bagnaia a ajouté : “Ça aussi… Je n’ai pas compris ce choix.”

C’est la seconde fois en quelques jours qu’un des champions du MotoGP se permet de critiquer certains choix faits par le championnat, désormais chapeauté par Liberty Media. Récemment, c’est Fabio Quartararodans une interview accordée à Motorsport.com en marge du GP d’Australie, qui avait indiqué que ce qu’il retient pour le moment des nouveautés instaurées par Liberty sont “des choses qui nuisent [aux pilotes]”, évoquant notamment la nouvelle cérémonie de départ des Grands Prix et appelant à se mettre un peu plus à la place des pilotes.

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa
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