Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Oui, Honda est sur une pente ascendante. Mais Joan Mir s’impose une grande prudence avant de tirer des conclusions excessives quant à ce que la suite réserve à la marque jusqu’ici la plus en difficulté.
Le champion du monde 2020 est pourtant celui qui porte le mieux cette progression, sachant qu’il a fêté deux podiums cet automne. Ces performances ont bien sûr été précédées par la victoire mémorable de Johann Zarco au GP de France, mais pour ce qui est de résultats sur le sec, Honda n’a plus fait aussi bien depuis deux ans.
Pour autant, lorsqu’il a été interrogé, après sa troisième place en Malaisie, pour savoir quand Honda sera, selon lui, en capacité de gagner sur le sec, Joan Mir a mis un frein aux projections trop ambitieuses. “Je ne sais pas. Avant d’apprendre à courir, il faut marcher”, a-t-il répondu.
Échaudé par ses nombreuses chutes, et encore récemment alors qu’il avait montré le potentiel pour empocher de gros points, l’Espagnol considère que Honda en est à une phase délicate où la performance pure doit être consolidée et se transformer en concrétisations stables.
“Il est important de consolider ces places sur le podium. Maintenant, je sens que soit on finit sur le podium, soit on finit par terre, et ce n’est pas possible. Il faut améliorer ça, essayer de travailler un peu plus sur la moto, de la rendre un peu plus stable, d’améliorer un peu le grip. Cela rendra la moto un peu plus facile.”
Avant d’apprendre à courir, il faut marcher. Il est important de consolider ces places sur le podium.
“Avec une moto sur laquelle il ne faut pas attaquer à 150%, on peut trop facilement partir à la faute. C’est une chose que l’on doit améliorer. C’est dur d’améliorer ça parce qu’à chaque fois qu’on atteint un meilleur niveau, il est plus difficile de progresser. On l’a vu par le passé. Ce sera dur d’améliorer le package actuel mais je pense qu’on a de la marge. Les ingénieurs sont très bons et je leur fais une grande confiance pour qu’on retrouve le sommet aussi vite que possible. Mais avant de gagner, j’aimerais figurer plus souvent dans ces positions.”
Joan Mir assure n’avoir jamais douté de Honda
Ces dernières années, les seuls succès remportés par Honda l’ont été par les pilotes du team LCR – Álex Rins à Austin en 2023, puis Johann Zarco au Mans cette année. L’équipe d’usine n’a quant à elle plus célébré de victoire depuis 2021, une très longue période creuse qui n’a toutefois pas empêché les progrès, surtout depuis cet été.
Aidé de Luca Marini, Joan Mir a fait grimper les Honda officielles dans la hiérarchie, tous deux profitant d’améliorations dans le comportement de la moto. “Fier” d’avoir doublé la Ducati de Fermín Aldeguer en ligne droite en Malaisie, l’Espagnol perçoit une évolution globale de la performance de la RC213V dont il arrive à tirer profit sur différents types de pistes.
“On a désormais trouvé quelque chose dans les réglages qui m’aide à mieux piloter. J’arrive à plus attaquer sur l’avant, à mieux faire tourner la moto en entrée de courbe. On a cependant quelques limitations parce qu’on a toujours du mal au niveau du grip. Sur les pistes avec peu d’adhérence, ça se complique, donc on est un peu sur ça, on va essayer d’améliorer ça l’an prochain afin d’avoir un package performant partout.”
Joan Mir a décroché deux troisièmes places en un mois.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“On peut s’estimer très heureux du travail effectué depuis mon arrivée chez Honda, il y a trois ans. Ce n’est pas du court terme, c’est un travail à long terme pour donner les informations aux ingénieurs, travailler ensemble, essayer de mettre en place un package performant. Il faut profiter du moment.”
Rebooster par les courses qu’il a réussi à mener jusqu’au podium, Joan Mir retrouve une attitude de leader. “C’est très difficile d’arriver à ce niveau mais c’est encore plus dur de le maintenir. On va essayer, on va continuer à travailler et j’espère que le meilleur est à venir”, a déclaré l’Espagnol au site officiel du MotoGP avant de se rendre à Portimão cette semaine.
“Je n’ai jamais douté du retour de Honda, c’est une certitude”, rappelait-il encore, en dédiant son podium de Sepang à l’équipe qui œuvre à ses côtés pour obtenir ces résultats. “Alors qu’on était dans le pire scénario possible, j’ai prolongé pour deux ans. Je fais confiance à ce projet, je fais confiance à ces personnes. Voilà ce qui se produit quand on se voue une confiance mutuelle, c’est la réalité. C’est juste une question de temps, de travail.”
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |
