Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Yamaha a prévu plusieurs wild-cards pour faire avancer le développement de son V4, le moteur qui devrait remplacer le quatre cylindres en ligne la saison prochaine. Augusto Fernández, en charge des essais, était ainsi aligné à Sepang avec cette machine totalement nouvelle pour la deuxième fois de l’année, avant de prendre part à un nouveau test sur le MotorLand Aragón dans une dizaine de jours, puis au GP de Valence, le dernier de la saison. Dans la foulée, les titulaires pourront évaluer la machine dans sa dernière mouture lors du test qui aura lieu sur le même circuit.
Dès vendredi en Malaisie, Fernández se montrait assez peu enthousiaste face à la situation, déplorant une approche timide de Yamaha, que ce soit pour un refus de pousser le moteur dans ses retranchements à ce stade, ce qu’il jugeait négatif pour obtenir des informations probantes, ou en raison du faible nombre de tests organisés. Le bilan n’était guère plus optimiste une fois le week-end terminé, après la 23e place à plus de deux secondes Fabio Quartararo en qualifications, la 19e place du sprint et la 18e en course.
Fernández estime que les premiers essais à Sepang ont plutôt marqué un recul, pour finalement terminer le week-end au même niveau que celui atteint à Misano, lors de la première wild-card qu’il a réalisée avec ce V4. Cette stagnation a néanmoins permis de confirmer ce qui doit être améliorer, l’un des rares points positifs selon le pilote d’essais de Yamaha.
“Un week-end difficile pour nous”, a résumé Fernández face à la presse internationale, dont Motorsport.com. “On a débuté le week-end en étant moins bons qu’à la fin à Misano, donc il a fallu découvrir ce dont on avait besoin, pour trouver une base à la fin. Le seul élément positif est qu’avec tout le travail effectué, maintenant on est au niveau que l’on avait quand on a fini la course à Misano.”
“J’ai des difficultés dans les mêmes domaines et après avoir analysé toutes les données du week-end, on sait qu’on a le même problème qu’à Misano. On peut dire que c’est le seul élément positif, parce que nous avons une direction claire à suivre pour le prochain test et la prochaine course à Valence, afin d’essayer de progresser.”

Augusto Fernández sur la Yamaha équipée du V4.
Photo de: Shameem Fahath / Motorsport Network
Interrogé par le site officiel du MotoGP sur ses sensations par rapport à celles qu’il avait eues à Misano, Fernández a confirmé ce sentiment de surplace. “Elles ont été encore moins bonnes tout le week-end et, au final, elles sont identiques… et ce n’est pas bon”, a-t-il ironisé dans un rire. “C’est la même chose et les sensations, ou les domaines dans lesquels j’ai du mal, ceux où l’on voit que la moto a le plus de mal, sont les mêmes qu’à Misano.”
“On travaille pour essayer de trouver le bon équilibre sur la moto, comment on charge les deux pneus, ce que l’on pourrait qualifier de base, pour ensuite permettre à chaque pilote de personnaliser son package”, a expliqué Fernández. “Mais on est encore loin de la base. C’est ce qu’on a fait pendant le week-end et il faut encore travailler dessus.”
Fernández réclame des nouveautés… qui tardent à arriver
Augusto Fernández estime que la moto dans sa configuration actuelle affiche trop de limites. “On est encore loin, c’est certain, je ne vais pas mentir”, a-t-il confié, alors que cette Yamaha a trop peu évolué depuis Misano : “De petites choses, de petits détails, mais maintenant nous avons découvert et confirmé ce qu’il faut sur le châssis : le même, mais avec plus de marge pour jouer avec.”
Fernández attend aussi une moto plus complète. Le V4 a des dimensions et un comportement différents, ce qui a impliqué de concevoir un nouveau châssis, cependant plusieurs pièces sont restées inchangées par rapport à la machine équipée du quatre cylindres en ligne, et sont peu adaptées à la nouvelle configuration : “La moto est totalement nouvelle mais la base des suspensions et du reste est la même que sur l’autre moto. On a tout fait sur le châssis, donc il nous faut plus de marge. C’est le plan pour le prochain test et la prochaine course.”

Augusto Fernández
Photo de: Qian Jun / MB Media via Getty Images
“Il faut des pièces, il faut quelque chose de différent, parce qu’on a fait tout ce que l’on pouvait avec ce que l’on avait, au niveau de la position. On a fait des changements en centimètres. On a tout fait sur le châssis, donc au moins on a une direction à prendre. On a besoin que les ingénieurs travaillent sur des nouveautés et suivent cette direction. Au moins, c’est assez clair et c’est positif.”
Yamaha est-il dans les temps ?
Pourtant, aucune nouveauté notable n’arrivera pour le test prévu sur le MotorLand Aragón la semaine prochaine. “D’après ce que je comprends, ça sera la même moto, avec de petites choses, de petits détails [qui vont changer]”, a précisé Fernández, qui espère de plus grosses évolutions pour la dernière wild-card de l’année et le test des titulaires : “Peut-être que pour Valence, on aura quelque chose qui ira dans la direction que l’on a découverte.”
“Je suis certain que ça viendra, mais ça prendra un peu de temps. Le truc, c’est qu’on n’a pas de temps, on veut être prêts pour la prochaine course. Il faut un peu accélérer le développement et le processus, mais ce qui est bien, c’est qu’il y a quelque chose de clair, une direction à suivre maintenant, et il faut continuer à travailler dur.”

Augusto Fernández avance dans un certain flou.
Photo de: Shameem Fahath / Motorsport Network
Alors que toute la concurrence a plusieurs années d’expérience sur cette architecture moteur, Fernández a reconnu que Yamaha n’aura “pas vraiment” le temps nécessaire pour apporter tous les changements à son V4 avant le lancement de la saison 2026, avant de se reprendre et de réserver son jugement : “Je le dirai à Valence, sincèrement. Si on va dans la direction que je pense qu’il faut prendre avec toutes les données analysées, on le confirmera à Valence et après ça, je dirai si on sera prêts ou pas.”
Le V4 Yamaha pourra-t-il enfin délivrer toute sa puissance à Valence ? “Non”, a répondu Fernández, qui en est revenu au débat lancé en début de week-end, quand il déplorait qu’on ne lui donne pas toute la puissance, et avec une moto encore loin d’être définie : “J’aimerais avoir quelque chose de plus proche de ce que ça sera à l’avenir. Il nous faut une base, il faut continuer à travailler sur ce que l’on a vu ici et à Misano, et il faut un équilibre sur la moto. On manque d’équilibre, on manque encore d’équilibre.”
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |

