Bagnaia relativise sa crevaison : “D’autres pilotes sont plus malchanceux que moi”

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Pecco Bagnaia se montre très philosophe après la crevaison qui lui a coûté dimanche un podium, voire plus, au GP de Malaisie, ainsi que la troisième place provisoire du championnat. Quelques heures après le très grave accident ayant causé l’hospitalisation de deux pilotes Moto3, l’Italien a tenu à hiérarchiser les sujets lorsqu’il a pris la parole devant les médias.

“Ce sont eux deux les problèmes, et non pas ma crevaison”, a-t-il fait remarquer, en évoquant les deux pilotes blessés, exprimant longuement son empathie pour eux. L’incident qui l’a poussé à l’abandon est, selon lui, un sujet secondaire, bien que très surprenant. “Concernant la crevaison, je n’ai rien à ajouter, c’est quelque chose qui peut arriver pendant un week-end de course. Franchement, pas maintenant, pas ce week-end, mais bon.”

Michelin a mentionné une pièce en carbone comme ayant été à l’origine d’un trou dans le pneu arrière de Pecco Bagnaia, ce que le pilote a senti dans les sensations qu’il a soudain eues sur sa moto.

Lire aussi :

“J’ai commencé à perdre en performance d’un tour à l’autre”, raconte l’Italien. “On a vu dans les données que j’ai crevé dans le 12e tour, puis j’ai fait cinq tours de plus et, sans savoir pourquoi, je me suis mis à patiner beaucoup plus, je ne contrôlais plus le freinage, j’élargissais souvent.”

“Et c’était bizarre parce que je contrôlais beaucoup le pneu depuis le départ. Je faisais la course que j’ai faite à Barcelone l’année dernière avec la GP24, quand j’avais laissé les autres passer et que j’étais revenu au dernier moment de la course. J’essayais juste de faire la même chose, mais ensuite Pedro [Acosta] m’a dépassé, puis j’ai commencé à avoir beaucoup plus de mal, je n’arrivais plus à mettre les gaz à fond jusqu’en cinquième et j’ai dû m’arrêter.”

Bagnaia est rentré au stand à trois tours de l’arrivée et il a tout de suite indiqué à son équipe qu’il pensait avoir crevé. La mesure de la pression du pneu a immédiatement confirmé son hypothèse, avant qu’un trou soit ensuite découvert.

 

“Il était calme, il comprend ce qui s’est passé”, relate pour sa part Piero Taramasso, responsable deux roues pour Michelin Motorsport, lorsque le site officiel du MotoGP l’interroge. “Il a juste dit qu’il avait essayé d’économiser son pneu arrière dans les premiers tours et de gérer, pour pouvoir essayer d’attaquer à la fin. Et c’est arrivé au moment où il voulait pousser pour essayer de revenir. Mais il était calme, c’est juste un manque de chance.”

Bagnaia avait fait le choix d’un pneu avant medium, associé à la gomme soft à l’arrière. Aussi, bien qu’il ait cédé deux places au fil des tours, il estimait avoir bien construit sa course et préparait une attaque pour les dernières boucles. On ne saura jamais ce qu’il aurait réellement pu faire face à Álex Márquez et Pedro Acosta, mais l’essentiel est qu’il ait senti le potentiel en lui.

“Je trouvais que je gérais bien les pneus, et même si le perdais un peu sur l’angle, j’étais très fort au freinage. Alors je ne sais pas si je serais arrivé à la dernière partie de la course avec plus de potentiel que si j’avais eu le soft. C’est difficile de tirer des conclusions”, observe l’Italien.

Un week-end constructif sans avoir été idéal

Poleman et vainqueur du sprint de ce GP de Malaisie, après deux week-ends excessivement compliqués en Indonésie et en Australie, Pecco Bagnaia est donc à nouveau frappé par le sort. Et l’on peut ajouter à la liste des pépins récents l’ayant frappé la fumée qui s’est échappé de sa moto lorsqu’il filait vers la victoire au Japon, ainsi que le variateur de hauteur de sa Ducati qui ne fonctionnait pas hier pendant le sprint.

Il refuse néanmoins de s’estimer malchanceux. “D’autres pilotes sont plus malchanceux que moi, comme Jorge Martín. Les vrais problèmes, ça n’est pas ça”, a-t-il rappelé. D’autant que dans l’optique de ce qui l’attend avec les deux Grands Prix restants, le pilote Ducati a des éléments positifs à retenir. “Même si je marque moins de points qu’à Motegi, je repars d’ici avec les idées plus claires actuellement. On verra, attendons de voir Portimão.”

“En tout cas, ici, on a travaillé, après un vendredi qui n’était pas idéal, alors qu’à Motegi, j’étais très confiant, car je me sentais vraiment bien sur ma moto. C’est étrange, car personne ne sait pourquoi. On transmet des infos à l’équipe et ils travaillent dessus pour faire en sorte qu’on ait les mêmes sensations l’année prochaine.”

“Ici, quand je suis arrivé, les sensations étaient les mêmes que lors de la course de Phillip Island, donc bonnes mais pas idéales. On a travaillé dessus et on a fini par trouver quelque chose qui fonctionnait un peu mieux, donc on a décroché la pole position, remporté le sprint, aujourd’hui on s’est battus pour le podium et on se serait peut-être battus pour la victoire. C’est certainement un week-end positif.”

Lire aussi :

Votre avis nous intéresse !

Qu’aimeriez-vous voir sur Motorsport.com ?

Répondez à notre enquête en 5 minutes.

– L’équipe Motorsport.com

Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa
Retour en haut